Habib Bourguiba est né à Monastir le 03 août 1903. Il a poursuivi ses études secondaires à l’école Sadiki, puis au Lycée Carnot de Tunis.

Après avoir décroché son baccalauréat en 1924, Bourguiba se dirige à Paris où il s’inscrit à la Faculté des Sciences politiques de Paris. En 1927, il y obtient sa Licence en Droit ainsi que le Diplôme supérieur d’études politiques.

Bourguiba a débuté ses activités politiques par des contributions à des journaux nationaux à l’instar de “La Voie du Tunisien” et “L’Etendart tunisien”.

En 1932, il lance, avec un groupe d’amis, le journal ‘”L’Action tunisienne”.

Il rejoint l’instance exécutive du parti Le Destour en 1933. Et en 1934, lors d’un congrès extraordinaire à Ksar Helal, il crée avec un groupe de dissidents le Néo-destour.

Avec l’escalade de la répression du colonisateur, il fut déporté à Kébili puis à Borj le Bœuf dans le désert tunisien.

Bourguiba a été arrêté à plusieurs reprises par les forces de la colonisation française. Il a été exilé au sud tunisien avant d’être transféré vers plusieurs prisons françaises. Il a été libéré avec l’arrivée, en France, du Front populaire au pouvoir.

En mars 1945, Bourguiba décide de se déplacer au Caire pour faire connaître la cause tunisienne.

Il fait partie des dirigeants du parti qui ont été persécutés et arrêtés par les autorités françaises lors des événements des 8 et 9 avril 1938. Accusés de trahison, ils ont été tous transférés à Teboursouk avant d’être envoyés vers des prisons françaises. Ils seront libérés en 1946 par les forces allemandes.

Janvier 1952 

De retour en Tunisie en 1949, Bourguiba reprend la lutte politique aussi bien en Tunisie qu’en France. Il appuiera la participation, en 1950, de Salah Ben Youssef au gouvernement de Mohamed Chenik. L’expérience a échoué après la déclaration de Schumann du 15 décembre 1951, à laquelle Bourguiba s’est fortement opposé, menant au déclenchement de la révolution armée le 18 janvier 1952.

Bourguiba sera de nouveau été arrêté et exilé pendant deux ans vers l’Ile de la Galite puis en France.

Avec l’arrivée de Pierre Mendès France au pouvoir en 1954 et la proclamation du principe de l’autonomie interne de la Tunisie, un gouvernement tunisien dirigé par Tahar Ben Ammar a été formé pour négocier avec la France.

Les négociations et réunions secrètes entre Bourguiba et Mendès France aboutissement au retour de Bourguiba en Tunisie le 1er juin 1955 et la signature de l’accord sur l’autonomie interne le 3 juin 1955. L’indépendance totale de la Tunisie sera proclamée le 20 mars 1956.

Le 8 avril 1956, Bourguiba est élu président de l’Assemblée nationale constituante. Le 14 avril 1956, il a été chargé de former le premier gouvernement national.

Les réformes révolutionnaires de Bourguiba

Il entreprend de profondes réformes révolutionnaires dont la généralisation du droit à l’enseignement et à la santé et la promulgation du Code du Statut Personnel qui a interdit la polygamie.

Le 25 juillet 1957, Habib Bourguiba fut nommé président de la République après l’abolition du régime beylical et l’adoption du régime républicain.

Le règne de Bourguiba fut notamment marqué par diverses expériences économiques à l’instar du système des coopératives de Ahmed Ben Salah dans les années 60 et qui aboutira à une grave crise économique.

Il s’agit également de l’expérience libérale avec le gouvernement Hédi Nouira dans les années 70.

De vaines tentatives de coup d’Etat ont également marqué la période de Bourguiba comme celle de 1967, les événements de janvier 1978 ou encore la révolte du pain en janvier 1984.

Présidence à vie

Le 12 septembre 1974, des amendements ont été apportés à la Constitution afin d’attribuer la présidence à vie au président Bourguiba.

La mise à l’écart de Bourguiba

Le 7 novembre 1987, son Premier ministre, Zine El Abidine Ben Ali, présente un certificat médical attestant de l’incapacité mentale et physique de Bourguiba et se déclare président de la République tunisienne.

Habib Bourguiba est décédé le 6 avril 2000 dans sa ville natale, Monastir, où il a passé les dernières années de sa vie.