La scène artistique tunisienne vient de perdre, dimanche, l’un des piliers de l’art plastique en Tunisie, l’artiste plasticien et homme de culture Hédi Turki, à l’âge de 97 ans.

Né dans le quartier populaire de Halfaouine, le 15 mai 1922, Hédi Turki est le frère de Zoubeir Turki (1924- 2009), l’une des grandes figures de la peinture tunisienne. Comme son frère il rejoint après la seconde guerre mondiale le courant artistique anticolonialiste de l’Ecole de Tunis. Après une formation artistique auprès des grands peintres comme l’italien Amerigo Bartoli Natinguerra, Hédi Turki est revenu enseigner à l’école des Beaux arts de Tunis (1963-1990).

Influencé par le travail de l’artiste américain Jackson Pollock, Hédi Turki a popularisé l’art abstrait en Tunisie avec un style proche de l’expressionisme abstrait. L’artiste tunisien est aussi connu pour ses portraits et ses dessins au fusain et à l’encre de chine.

Parmi ses œuvres majeures, “Composition” (1961), “Les confidences” (1970) , “le vieillard type tunisien” (1970), “Portrait d’homme à la cravate” (1976) ou encore ” la jeune fille assise”.

Hédi Turki est aussi l’un des fondateurs de l’Union nationale des arts plastiques et graphiques tunisiens, ainsi que de l’Union des artistes plasticiens arabes. A l’échelle internationale, plusieurs prix ont été décernés à ce peintre tunisien qui a su illustrer avec beaucoup de délicatesse et de poésie à travers son pinceau la tradition et la modernité de la culture tunisienne. Il a ainsi reçu “Le Grand prix international d’art contemporain” de Monte-Carlo (Monaco) en 1976. Il a été aussi nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture français en 1986.