Les députés de l’Assemblée des représentants du peuple ont été unanimes samedi sur la nécessité de définir une stratégie nationale pour la communauté tunisienne à l’étranger afin d’impulser le développement économique du pays.

Au cours de la séance plénière de samedi soir consacrée au projet de budget du ministère des Affaires sociales en 2019, ils ont souligné que la communauté tunisienne à l’étranger, qui inclut des compétences de haut niveau et occupent des postes à responsabilité dans les plus grandes institutions internationales, était la meilleure solution pour surmonter les difficultés économiques rencontrées par le pays.

“Les citoyens tunisiens à l’étranger font face à de grands problèmes”, a déclaré Lamia El Melih, de Nidaa Tounes, faisant remarquer que “les Etats-Unis d’Amérique, qui comptent 25.000 immigrants tunisiens, ne disposent pas d’un espace dédié aux affaires de cette communauté alors que la situation de l’attaché juridique dans la Maison de Tunisie en Suisse n’a pas été réglée et aucun attaché social n’a été affecté dans la Maison de Tunisie à Bruxelles, en Belgique”.

Riyad Jaidan (bloc d’Allégeance à la Patrie) a appelé à la nécessité de rétablir la confiance des citoyens étrangers à l’égard du gouvernement tunisien en améliorant tous les équipements et services qui leur sont fournis, facilitant ainsi leur mobilité et abaissant leurs prix.

De son côté, Ibrahim Nassef (bloc libre de Machrou Tounes) a appelé à la nécessité de surmonter les situations difficiles dans lesquelles se trouvent les centres d’éducation spécialisés. Il a souligné que les services fournis aux personnes ayant des besoins spéciaux sont “très dégradés” en raison des moyens limités et du manque en cadres.

Il a souligné que 487 travailleurs avaient quitté ces centres à cause des démissions, des décès ou des retraites, sans qu’ils soient remplacés alors qu’un grand nombre d’enfants sont toujours sur des listes d’attente et n’ont pas encore été rattachés à ces centres.

Hela Omran (Bloc de la coalition nationale) a appelé à la nécessité de mettre en œuvre la procédure de répartition de 2% des personnes ayant des besoins particuliers dans la fonction publique et dans le secteur privé, comme stipulé par la loi, soulignant la nécessité pour ce groupe de jouir de tous ses droits à la santé, à la mobilité et au travail décent.

Pour sa part, Lamia Dridi (bloc de l’Alliance nationale) a insisté sur la nécessité d’accorder l’attention nécessaire aux enfants autistes, affirmant qu’ils souffrent de marginalisation et d’une grande difficulté d’intégration scolaire, en plus de ne pas faire l’objet d’un diagnostic précoce qui évite le gaspillage d’argent et qui nuit davantage à la santé.

Heykal Belkacem (bloc du Front populaire) a souligné la nécessité de résoudre la situation de tous les ouvriers des chantiers et des travailleurs du mécanisme 20 ainsi que les travailleurs dans le service civil volontaire tout en leur accordant l’intégralité de leurs salaires et la couverture sociale et sanitaire, tout en appelant à trouver des solutions appropriées au problème des fonds sociaux.

Farida Abidi (bloc Ennhdha) dira de son côté que l’administration régionale des affaires sociales à Kairouan, réalisée il y a un an, n’est pas encore entrée en exploitation du fait de son manque de connexion au réseau d’éclairage électrique alors que l’unité d’hébergement des handicapés est également prête mais n’est pas encore opérationnelle en raison du retard pris dans la nomination d’un directeur et de deux membres du personnel.

“Jusqu’à présent, aucun financement n’a encore été débloqué également pour financer le programme d’éducation des adultes de Kairouan, récemment mis en place”, a-t-elle déploré, notant que Kairouan avait le taux d’analphabétisme le plus élevé au niveau national.

Mohamed Abdelaoui (bloc de Nidaa Tounes) a souligné que les services de la Direction régionale des affaires sociales à Sidi Bouzid manquaient de spécialistes, de moyens de transport et d’un logement pour personnes handicapées, bien que le terrain pour la construction de cette unité soit disponible et couvre une superficie de 19 hectares.

Jihene Aouichi (bloc de la coalition nationale), a relevé que le budget alloué à la Direction régionale des affaires sociales du gouvernorat de Jendouba pour l’année 2019 a enregistré une baisse par rapport à 2018, estimant qu’il ne couvre pas 40% des besoins des services de cette administration.

Chehida ben Frej (bloc Ennahdha) a souligné la nécessité de réétudier et de revoir les dossiers d’allocation de subventions sociales pour pouvoir être effectivement attribués aux bénéficiaires, soulignant que ce mécanisme pâtit de “beaucoup de manipulation et de manque de transparence”.