Le 4ème dialogue sur la transition énergétique (BETD 2018) a débuté, mardi 17 avril, à Berlin, par le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, et le ministre fédéral des Affaires économiques et de l’Energie, Peter Altmaier, en présence d’environ 50 ministres et secrétaires d’Etat de plusieurs pays du monde et de délégations officielles de 40 pays.

Cette conférence de deux jours, dont le thème est “Pour une transition énergétique globale”, a pour objectifs de discuter des moyens pour développer des stratégies intelligentes de transformation du système énergétique et de débattre des questions liées au transport de l’énergie et des réseaux de chauffage.

A cette occasion, Heiko Maas a déclaré que l’Allemagne est déterminée à réaliser les objectifs de développement durable adoptés par l’ONU à l’horizon 2030 et aussi ceux de l’Accord de Paris sur le climat.

Selon lui, la réalisation de ces objectifs va aider à assurer la paix et la stabilité dans le monde. “Si on ne réussit pas à appliquer l’Accord de Paris sur le climat et l’agenda 2030 pour le développement durable, on risque de faire face à beaucoup plus de menaces pour la stabilité et la paix, qu’on le vit aujourd’hui”, a-t-il dit.

En effet, le changement climatique va engendrer des vagues de migration et le monde doit anticiper ces mouvements et penser à des solutions d’autonomie énergétique ainsi qu’à réduire la dépendance énergétique pour certains pays.

Heiko Maas a également déclaré que “l’implémentation rigoureuse de la transition énergétique est une priorité majeure pour nous. Nous travaillons pour une énergie partagée à l’échelle internationale et pour une politique climatique adaptée, non seulement parce que les énergies renouvelables sont durables mais aussi parce qu’elles sont abondantes et disponibles pour tous .

D’après ses dires, l’Allemagne perçoit les politiques énergétiques comme des plateformes idoines de coopération, de dialogue et d’échange international. Il faut même penser, aujourd’hui, selon lui, à développer “une diplomatie énergétique internationale”.

Pour son homologue des Affaires économiques et de l’Energie, Peter Altmaier, le Dialogue de Berlin témoigne que la transition énergétique est devenue un phénomène global. L’énergie solaire et éolienne n’ont jamais été aussi moins chères et abordables qu’aujourd’hui. “Nous cherchons à engager un débat avec nos partenaires internationaux sur des modèles d’affaires innovants et technologiquement avancés et des solutions qui aident à accélérer la transition énergétique globale et à la rendre économiquement et socialement attractive pour nous tous”.

Le commissaire européen à l’Energie, Maros Sefcovic, a mis l’accent sur le caractère global de la transition énergétique et aussi sur la possibilité pour chaque pays de réussir cette transition locale à travers la promotion de l’énergie renouvelable (ER), dans le but de réussir l’autonomie énergétique.

“La transition énergétique n’est plus un concept purement allemand. L’Allemagne en est seulement le pionner, mais le concept est désormais global”, a-t-il dit, relevant que l’Union européenne (UE) soutient cette transition énergétique et aide à promouvoir les énergies renouvelables, qui constituent un créneau créateur d’emplois.

Des millions d’emplois seront crées dans le futur dans ce domaine, d’après lui et il faut juste préparer le terrain pour cette nouvelle donne, car les entreprises vont chercher surtout l’expertise.

Un tableau de bord européen est déjà mis en place pour atteindre les objectifs fixés dans le domaine des ER, a-t-il encore indiqué, ajoutant que l’UE a aussi mis en place des stratégies et travaille sur l’économie circulaire.

L’agence internationale de l’énergie (IRENA) lance à l’occasion de “BETD 2018”, sa feuille de route à l’horizon 2050. Selon cette feuille de route, plus de 170 pays ont déjà fixé leurs objectifs en matière d’énergie renouvelable et environ 150 ont mis en place des politiques pour inciter les investissements dans les technologies des énergies renouvelables.

La Tunisie est l’un des pays où les lois sont déjà mises en place et un Fonds de transition énergétique a été créé en 2017. Destiné à accompagner la transition énergétique du pays, ce Fonds fournira des solutions intégrées de financement aux investissements dans le domaine des énergies renouvelables “.

Le pays œuvre, par ailleurs, à réduire de 41% les émissions de gaz à effets de serre à l’horizon de 2030 en ciblant les secteurs des énergies renouvelables, l’agriculture et les forêts ainsi que le traitement des déchets.