La diplomatie tunisienne vers l’Afrique commence à bouger, enfin, dirons-nous. A l’occasion de la visite du chef de l’Etat de la Guinée équatoriale en Tunisie, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, mardi 27 février 2018, une annonce a été faite pour la suppression de visas entre la Tunisie et la Guinée équatoriale, et ce dans les deux sens. Et pour l’ouverture d’une ambassade de la Guinée équatoriale en Tunisie.

Dans le milieu des affaires, on estime que c’est «une très bonne nouvelle», surtout les hommes d’affaires tunisiens qui comptent se rendre dans ce pays d’Afrique centrale qui dispose d’un réel potentiel économique, jonché entre le Gabon et le Cameroun, et qui est un producteur de pétrole.

Pour ceux qui l’ignorent, un Tunisien qui voulait se rendre en Guinée équatoriale devait obligatoire passer par ses ambassades au Maroc, en France ou au Gabon, et attendre au moins 48 heures pour se faire délivrer un visa.

Idem pour les étudiants ou les visiteurs venant de ce pays et désirant venir en Tunisie pour des études, affaires, tourisme médical ou autre, ils étaient obligés de se rendre au Cameroun où la Tunisie possède une ambassade afin de se faire délivrer un visa.

Comme nous l’avons toujours écrit dans nos colonnes, la Tunisie a tout intérêt à supprimer –tout de suite et de manière unilatérale- toutes les procédures de visa pour les Africains, à l’instar du Maroc qui a multiplié, selon certaines, les rentrées des touristes africains par 10 et le nombre des étudiants par quatre, rien qu’en supprimant les visas pour les voyageurs se rendant au Maroc.

En tout état, la Tunisie en général et les hommes d’affaires en particulier ont plus que jamais besoin de l’Afrique et des Africains du sud du Sahara, au sens économique du terme. Pour ce faire, nous devons éliminer voire faciliter, au maximum, certaines de nos procédures administratives.

Cette mesure ne demande à la Tunisie ni budget, ni texte de loi, ni crédit et ni approbation par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il suffit tout juste que le ministre des Affaires étrangères, en concertation avec son homologue de l’Intérieur, soumette un texte en ce sens au président de la République pour signature.

TB