Près de 1.400 Tunisiens arrêtés pour migration irrégulière (9 premiers mois de 2017)

1652 personnes, dont 1384 Tunisiens, ont été arrêtées pour migration non réglementaire entre janvier et septembre 2017, a révélé le rapport du 3ème trimestre de 2017 sur la migration irrégulière, réalisé par l’Observatoire maghrébin des migrations relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

Les 164 opérations d’émigration non réglementaire interceptées au cours des 9 premiers mois de l’année représentent presque la moitié du nombre des opérations interceptées durant toute l’année 2011 (283), selon le même rapport présenté lundi 9 octobre lors d’une conférence de presse tenue au siège du FTDES à Tunis.

D’après les chiffres du ministère de l’intérieur cités dans le rapport, durant le premier semestre de 2017, 54 opérations d’émigration non réglementaire sur le sol tunisien ont été interceptées. 612 personnes ont été arrêtées dont 197 de nationalité étrangère (32,2%), notamment nigérianes (36,45%), ivoiriennes (25,38%) et gambiennes (9,64%).

Le rapport indique que onze trafiquants ont été arrêtés durant le premier semestre de 2017, tous étaient de nationalité tunisienne.

Se référant aux données de l’Organisation internationale pour les migrations, le rapport indique que le nombre de Tunisiens arrivés en Italie d’une façon non réglementaire était de 2.700 de janvier à septembre 2017, dont 1.400 sont arrivés en mois de septembre. Ce chiffre était de 1.200 en 2016 et de 880 en 2015.

De son côté, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), citée dans le rapport, évoque le chiffre de 1.357 Tunisiens arrivés en Italie du 1er janvier au 31 août 2017 dont 1.020 sont arrivés en janvier et juin de la même année.

En 2016, 5% des personnes qui ont été arrêtées pour migration irrégulière étaient des femmes. 67% des personnes qui ont quitté le sol tunisien de façon non réglementaire étaient âgées entre 20 et 30 ans. La plupart d’entre eux étaient des jeunes non diplômés au chômage ou dans des emplois précaires.

Les gouvernorats depuis lesquels les opérations de migration irrégulière ont été interceptées, de juillet à septembre 2017, sont Sfax (41,42%), Bizerte et Médenine (12,85%).

D’après le rapport, les moyens de transport maritime saisis durant le premier trimestre de 2017 étaient au nombre de 21 dont 51,1% étaient des bateaux rapides alors que pendant les années précédentes, les bateaux de pêche étaient les plus utilisés puisqu’ils sont moins chers et transportent un plus grand nombre de personnes.

Intervenant à cette occasion, Massoud Romdhani, président du FTDES, a souligné que le désespoir et l’absence de perspectives et d’horizons prometteurs sont la principale raison qui pousse les jeunes à s’aventurer et à émigrer vers l’inconnu incertain dans l’espoir de changer leurs conditions de vie.

D’autres raisons ont été citées par l’intervenant comme les raisons économiques et sociales, la faible performance des gouvernements successifs, la multiplication des raisons de contrebande ainsi que l’impact du contenu des réseaux sociaux sur les jeunes indécis.

Massoud Romdhani a mis l’accent sur l’importance de mobiliser les sociologues et les psychologues pour examiner les moyens de faire sortir les jeunes du désespoir appelant également les politiciens à créer des mécanismes pouvant attirer les jeunes et les aider à réhabiliter leur confiance en un avenir meilleur dans leur pays.

Dans ce contexte, il a fait remarquer que l’abandon scolaire et l’absence de perspectives poussent les jeunes non seulement à la migration mais aussi au suicide et à l’adhésion aux groupes terroristes.