Les recettes d’exportation des produits de la pêche ont bondi de 21% (fin avril 2017)

La Tunisie a exporté, à fin avril 2017, environ 5941,3 tonnes de produits de pêche, soit 253,7 tonnes de moins par rapport à la même période en 2016, mais avec des revenus en hausse de plus de 96,6MD (21%), en raison d’une augmentation de 23% des prix à l’exportation des poulpes et des poissons frais. Les produits de pêche tunisiens sont exportés vers les pays de l’Union Européenne(UE), le Japon et la Chine et le pays en importe de la Mauritanie et des pays du Golfe et le Sultanat d’Oman, essentiellement, des conserves.

Les importations tunisiennes de produits de la pêche, composées essentiellement de thon congelé (4904 tonnes), ont enregistré, durant les quatre mois de 2017, une hausse de 51% pour atteindre 13 660 tonnes.

La balance commerciale dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture a ainsi enregistré une évolution positive par rapport à la même période en 2016, selon, le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdallah Rabhi.

Dans un entretien accordé à l’agence TAP, Rabhi a fait état d’une progression de 4% de la production de la pêche et de l’aquaculture, soit plus de 1238 tonnes. Cette hausse est imputée à l’amélioration de la production de la pêche côtière (8%) et du poisson bleu (5%) en raison de l’amélioration des facteurs climatiques.

Le secrétaire d’Etat prévoit une “croissance positive” de la production de la pêche pendant cet été 2017, ce qui permettra d’assurer des niveaux stables d’approvisionnement du marché, aussi bien pour le mois de ramadan que pour toute la saison estivale.

Une forte valeur ajoutée contraint par la surexploitation et l’infrastructure dégradée

D’après Rabhi, le secteur de la pêche est un secteur à forte valeur ajoutée, “mais il est encore soumis à des contraintes, dont l’exploitation irrationnelle des ressources halieutiques, la pêche anarchique et la dégradation de l’infrastructure portuaire.

Pour faire face à cette situation, le ministère de l’agriculture a opté pour le renforcement des moyens de contrôle marin à travers la fabrication depuis avril 2017 de deux bateaux pour assurer le contrôle et le recrutement de 100 agents de sécurité de la pêche.

Il s’agit, également, d’installer un système de surveillance des navires par satellite VMS ( Vessel Monitoring System) sur les bateaux de pêche, dont la longueur dépasse 24 mètres, et ce, dans le cadre d’un système de contrôle des embarcations de pêche par satellites afin d’empêcher la pêche dans les zones interdites et d’assurer une intervention rapide au cas il ya un problème.

“L’Etat accorde une prime de 50% du coût d’acquisition de ce système de surveillance lequel est estimé à 8 millions de dinars”, a fait remarquer Rabhi, ajoutant qu’une prime d’investissement de 50% du coût d’acquisition des équipements de la pêche a été aussi instituée en plus d’un programme pour la régularisation de la situation d’environ 1000 embarcations afin de lutter contre la pêche clandestine.

En ce qui concerne les infrastructures, il a rappelé que plusieurs chantiers sont en cours de réalisation pour développer les ports de pêche moyennant une enveloppe de 5 millions de dinars.

Il a cité, dans ce contexte, 5 projets d’aménagement et de protection des ports de Kalaat Landlous, Sayada, Mahdia, Boughrara et Houmet El Souk qui seront proposés dans le cadre du budget de développement pour l’année 2018.
L’aquaculture, un secteur compétitif

” L’aquaculture est un secteur compétitif malgré qu’il soit aussi confronté à plusieurs obstacles dont, essentiellement, le coût élevé de l’importation des larves (représentent la plus grande part de nourriture des poissons) qui pèse lourd sur le pouvoir d’achat des pisciculteurs, touchés par la dépréciation de dinar par rapport aux autres devises étrangères”, a déclaré le Secrétaire d’Etat chargé de la pêche et des ressources hydrauliques.

D’après ses dires, un plan d’action a été élaboré par le ministère de l’Agriculture pour développer l’aquaculture, améliorer la qualité de la production et garantir sa durabilité, “étant donné que ce secteur peut soulager la production nationale”. La production du secteur a atteint, en 2016, environ 16322 tonnes contre 14588 tonnes en 2015. Cette augmentation est due à la la hausse du rythme d’investissement dans le secteur avec l’entrée en production, à fin 2016, de 40 projets et l’exploitation de 29 barrages et lacs de montagne.

L’aquaculture contribue à environ 12% de la production totale du secteur de la pêche et les investissements dans ce domaine sont estimés à 346 millions de dinars représentant, soit 63% du total des investissements du secteur de la pêche et de l’aquaculture pour la période 2010-2016.