Politiques agricoles et dépendances alimentaires en Afrique du Nord en débat à Tunis

“Souveraineté alimentaire, sécurité et conditions de vie rurale dans le monde arabe: les cas de l’Egypte, Tunisie et Maroc) 2015 – 2017”, c’est l’intitulé d’un séminaire qui se tiendra le jeudi 18 mai 2017 au siège du Forum tunisien des droits sociaux et économiques ( FTDS) à Tunis, avec la participation de chercheurs, d’étudiants et de membres de la société civile.

Ce séminaire qui est organisé par la FTDS, en collaboration avec l’observatoire de la Souveraineté Alimentaire et de l’Environnement (OSAE) tentera d’aborder l’ensemble des éléments de la question alimentaire à des échelles différentes du local au global.

Il a pour objectif de présenter les premiers résultats d’un projet de recherche, en cours, sur la question de la souveraineté / sécurité alimentaire qui couvre les trois pays de l’Afrique du Nord (Egypte, Tunisie et Maroc). Sa première phase a couvert l’Egypte et la Tunisie. La seconde couvrira la Tunisie et le Maroc.

En Tunisie, en Egypte et au Maroc, les politiques agricoles ont globalement connu des orientations relativement similaires depuis les années cinquante jusqu’à nos jours.

Elaborées et conduites sous les deux objectifs principaux de la modernisation technique et de la sécurité alimentaire, ces politiques se sont progressivement éloignées des questions sociales locales (campagne, petites paysanneries, autoconsommation, etc.) pour se concentrer sur les taux de croissance nationale du secteur agricole et sur l’équilibre de la balance commerciale agricole, lit-on dans un document introductif du séminaire.

Selon le même document, l’ évolution des politiques agricoles s’est faite au détriment des petites paysanneries qui ont subi des processus de dépossession et de marginalisation induits par la libéralisation du secteur, voulue par l’Etat et par les grandes institutions financières et le secteur privé arguant de la nécessité de développer une agriculture moderne, hautement mécanisée et orientée vers l’export. Toutefois, malgré un indéniable “développement” technique, ces trois pays ont subi en 2008 une crise alimentaire extrêmement pénalisante qui a reposé, avec insistance, la récurrente question de l’insécurité et de la dépendance alimentaire, qui n’est pas sans liens avec les révolutions de 2011 dans certains pays de la région.

Plusieurs interventions seront données à cette occasion dont notamment, “Les productions, consommations et importations de céréales en Egypte et en Tunisie: évolution des niveaux nationaux de dépendance alimentaire (1960-2015)”, “L’agriculteur, acteur clé de la conservation de la biodiversité” et “La balance alimentaire en Tunisie, au-delà d’une lecture mercantile”.