Sécurité économique : Petrofac s’en va et porte plainte contre l’Etat tunisien

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La patience a des limites, le gouvernement tunisien en a testé les limites avec Petrofac. Cette firme pétrolière britannique qui, à bout de patience, a décidé de plier définitivement bagage et prié ses cadres administratifs à Sfax ce matin de quitter le siège social de la société.

Petrofac compte également porter plainte auprès des tribunaux internationaux à l’encontre du gouvernement tunisien qui n’a pas su faire régner l’Etat le droit et protéger un investisseur étranger des abus des occupants de son site de production à Kerkennah. Un site qui abrite des camions pleins de compost et des produits dangereux.

Le laxisme des autorités publiques tunisiennes depuis janvier 2016, leur démission face aux débordements de jeunes chômeurs et d’autres profiteurs du système a eu pour conséquence le départ définitif de la compagnie.

Les réponses des autorités publiques sont aussi molles que leurs décisions. Ils auraient peur des troubles sociaux parce que les chômeurs délinquants qui ont noyé un véhicule de police dans la mer et qui attaquent à chaque occasion les forces de l’ordre sont devenus les maîtres de l’île de Kerkennah. En l’absence de l’Etat, les bandits de grands chemins sont devenus l’Etat. A chaque fois que les lueurs d’un accord apparaissent les surenchères commencent avec des conditions inacceptables et inadmissibles pour tout Etat qui se respecte! Les «nous voulons tous travailler sinon Petrofac ne redémarre pas. Nous avons commis des délits graves mais vous ne devez pas nous sanctionner» ne se comptent plus.

La Tunisie aujourd’hui est-elle capable de protéger ses investisseurs? C’est la grande question à la veille d’une conférence internationale sur l’investissement à Tunis. Quelles garanties pourrions-nous leur offrir lorsque dès que l’Etat exerce son droit pour le respect de l’ordre public et des hauts intérêts du pays, des hordes de bandits sortent pour l’en empêcher et il se soumet!

Om Larayes, Kerkennah, Gafsa, Ben Guerdane, les exemples sont légion dans un pays où l’Etat est dans un état comateux et les gouvernants n’ont ni le courage ni l’audace pour le réanimer.  

Le chef du gouvernement a parlé lors de son investiture d’une loi d’urgence économique. Où est-elle? Comment compte-t-il s’y prendre pour l’appliquer?

Comment un Etat doté d’institutions peut-il laisser Hizb Ettahrir et des activistes de gauche occuper une île appartenant à la Tunisie, y imposer leurs lois et y interdire toutes activités économiques?

Jamais cela ne s’est produit dans les pays démocratiques.

Aujourd’hui nous vivons l’ère de la démocratie «made in arab springs». Nous ne sortirons pas de sitôt de l’auberge!