Commerce : Pomme de discorde entre Tunisiens et Algériens

Par : Tallel

pomme-de_terre_algerie.jpgDepuis quelques jours, c’est la stupéfaction des agriculteurs algériens, lesquels ont constaté que les autorités tunisiennes ont interdit l’entrée sur leur territoire des semi-remorques transportant des pommes de terre algériennes. C’est tout cas ce que rapporte le site tsa-algerie.com, citant des les producteurs eux-mêmes.

Billal Bourenane, dirigeant de la société algérienne Mertrav Agro-alimentaire, explique: «on a souffert de ce problème de lundi à vendredi dernier. Il y avait des facilités de la part des douanes algériennes mais du côté tunisien il y avait un blocage». Selon ses dires, ses camions transportant 20 tonnes de pommes de terre ont été bloqués à partir du lundi 8 août au poste-frontière de Bouchebka (Wilaya de Tébessa). Il souligne cependant que «le vendredi soir, notre camion a finalement passé la frontière et hier nous avons pu faire le déchargement. Mais ça a pris une semaine».

Le patron indique que la Tunisie a donné deux raisons pour justifier ce blocage. Tout d’abord, le ministère tunisien de l’Agriculture aurait remis en cause le certificat phytosanitaire, selon ses dires, arguant qu’il «n’était pas conforme aux standards». La deuxième raison, c’est que ce «le certificat phytosanitaire doit être analysé au moins 48 heures au niveau du ministère tunisien de l’Agriculture». Or, explique-t-il, «… ce certificat est délivré au niveau des frontières, on ne peut pas l’avoir avant, donc quand on l’obtient, il faut que le transitaire tunisien le dépose au ministère tunisien de l’Agriculture pour analyses et approbation»…

De façon plus générale, les Algériens estiment que la Tunisie a toujours pratiqué “un protectionnisme défensif qui se manifeste par l’interdiction de l’entrée de certains produits algériens sur le sol tunisien“, ce qui “agace les opérateurs économiques“.

D’ailleurs, le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Laid Benamor, semble gêné par cette situation, assurant que l’«Algérie n’a pas peur d’ouvrir son marché sur le Maghreb…et que les Algériens ont toujours joué le jeu, sans aucune concurrence déloyale»… Toutefois, il «déplore le manque de réciprocité des Tunisiens dans l’application de l’accord de libre-échange qui lie les deux pays», affirmant au passage que «jusqu’à présent, les Tunisiens ne jouent pas vraiment le jeu et se montrent trop protecteurs», rapporte TSA.