Commerce : L’étau anarchique fait de l’Avenue Charles De Gaulle de Tunis un urinoir

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L’Avenue Charles De Gaulle, celle que nous pouvons désigner de la plus authentiquement commerçante de Tunis, est devenue aujourd’hui un dépotoir ! Pire, un urinoir ! C’est triste de le dire aussi brutalement mais le laxisme des autorités depuis près d’une décennie quant aux étaux anarchiques qui ont fait prospérer le commerce parallèle en a fait une avenue hideuse au propre et au figuré !

Pourtant, dans les années 70 et 80, on y trouvait dans les rues adjacentes les meilleurs tailleurs qui approvisionnaient les magasins où les Tunisois allaient se procurer chaussures, vêtements, montres, lunettes et pâtisseries.

Aujourd’hui l’Avenue Charles De Gaulle comme la rue d’Espagne sont devenues la chasse-gardée des vendeurs à l’étalage, lesquels disposent sous leurs étaux de bouteilles qui leur servent d’urinoir. Leurs journées de travail terminées, ils les déversent dans l’avenue qui expire les odeurs nauséabondes à longueur de semaines et de mois dans l’absence totale d’actes conséquents de la part des autorités publiques pour mettre fin à ces pratiques honteuses et préserver l’environnement. Un environnement devenu malsain et laid dans une Avenue culte du Centre-ville. Les pouvoirs publics vont finir par faire réellement de la ville de Tunis une ville dépotoir à force de ménager les uns et les autres. Sauf si le gouverneur de Tunis engage son plan d’action pour débarrasser le centre-ville de tous les individus opérant dans le commerce parallèle dans le non respect de la loi et des règles d’hygiène élémentaires.

Un plan d’action sur des étapes

Prônant le principe du dialogue et de la stratégie des étapes, Fakher Gafsi, gouverneur de Tunis, a estimé important de négocier le déplacement des vendeurs ambulants vers des espaces aménagés spécialement pour eux. Le ministère du Commerce a approuvé d’ores et déjà le principe de financer l’agencement de deux espaces (provisoires). Les commerçants désirant régulariser leurs situations devraient respecter les clauses du cahier des charges qui stipule entre autres: obtenir une patente, s’acquitter des frais de location comprenant ainsi le règlement des factures d’eau et d’électricité, payer les impôts et assurer leur propre couverture sociale ou celle de leurs employés.

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Cette stratégie qui inclut également des campagnes de veille touchant les volets sécuritaires et hygiéniques a été approuvée par le chef du gouvernement. Le gouverneur de Tunis veut aller plus loin, il tient également à régulariser la situation des commerces sis à Moncef Bey qui opèrent à ce jour en «hors-la-loi» mais tolérés pour des raisons sociales. «Je ne pense pas que ces commerçants seront réticents à la normalisation de leur situation. Entrer dans l’économie formelle sera autant bénéfique pour eux qu’utile pour la communauté et l’Etat. Nous allons engager le dialogue avec eux et personnellement j’ai confiance, je suis certain que beaucoup d’entre eux seront réceptifs à nos propositions».

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Un rêve? Il est en tout cas à la portée et tous les espoirs sont permis. Car aussi difficile que soit la situation socioéconomique dans notre pays, aussi fortes que seraient les réticences de commerçants fonctionnant, depuis au moins deux décennies hors système, il faut croire que lorsqu’il s’agit pour eux de récupérer leur statut de citoyen en s’acquittant des devoirs de citoyen, ils ne peuvent accepter de vivre et d’être perçus comme des «parias». Des «parias» certes millionnaires mais des parias quand même !