Chiheb Bouden : «5.600 publications scientifiques tunisiennes sont indexées à des revues internationales reconnues»

Le rôle la culture, des arts et des activités sportives est central dans le renforcement de la résistance des jeunes face à la montée des idéologies, de l’extrémisme et de la violence. C’est en leur donnant de l’espoir et en les encourageant à s’impliquer dans les causes de la paix, de la tolérance et du respect de la différence que l’on pourrait contribuer à lutter contre toute forme de violence et surtout à les préserver de l’endoctrinement et des chasseurs de djihadistes.

Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, on en est conscient et des stratégies ont été mises en place pour enrichir les cursus universitaires par de nouveaux modules relevant des sciences humaines. Mais il y a également toute une politique culturelle pour opérer sur les mentalités, donner de l’espoir et offrir aux jeunes d’autres perspectives que celles de l’extrémisme ou de la débauche.

Entretien avec Chiheb Bouden, ministre de l’Enseignement supérieur et de Recherche scientifique, à propos de ces importantes thématiques et d’autres :

chiheb-bouden-m-enseignement-superieur-wmc.jpgWMC : Cela fait maintenant trois mois que les étudiants ont regagné leurs universités, que va-t-il y avoir de différence entre cette année universitaire et les autres? Y-a-t-il eu des branches qui ont été éliminées?

Chiheb Bouden : Il n’y a pas eu élimination de filières. En fait, chaque filière est habilitée pour 4 années au bout desquelles elle est évaluée avec un nouveau dépôt de dossier, et il revient à la commission sectorielle de la reconduire ou de l’arrêter. L’Université peut aussi juger si une filière est porteuse ou non et nous prenons en fonction leur position. Car il y a des filières où le nombre d’étudiants est très faible et dans ce cas nous nous interrogeons sur les raisons de ce recul.

Parmi les réponses apportées, il y a bien évidemment la diminution du nombre de bacheliers, moins de 15.000 pour la rentrée universitaire en cours, mais aussi la migration d’un certain nombre de nos étudiants vers les universités privées et en particulier ceux qui sont orientés vers les universités de l’intérieur. Du coup, le nombre d’étudiants affecté est différent de celui inscrit.

Devons-nous nous attendre à une réorganisation du secteur à ce niveau?

Absolument. Une réorganisation qui doit tenir compte de beaucoup de paramètres. Tout d’abord, de l’existence de l’institution au niveau de la région parce que ce sont les établissements universitaires dans les régions qui sont touchés. Il est malheureusement très difficile de prendre des décisions visant à les fermer ou les déplacer car ce sont des acquis pour les régions concernées.

Il faut également prendre en compte la portée sociale des mesures visant à fermer les portes des établissements à l’échelle régionale. En ce qui me concerne, je pencherais plutôt vers la reconversion de ces institutions dans le sens de mieux les adapter à leur écosystème. J’ai, depuis l’année dernière, lancé un appel aux établissements universitaires pour les interpeller quant à l’importance de diversifier leurs cursus. Il ne faut surtout pas que les programmes d’une université soient une duplication de ceux d’une autre.

Les filières doivent être attrayantes, consistantes et porteuses. Il faut que des étudiants de Tunis choisissent d’aller s’installer dans une université de l’intérieur parce que pour eux le contenu pédagogique et la formation sont plus intéressants que ceux dispensés dans les grandes villes et peuvent être porteurs sur le plan de l’employabilité.

Il faut que les programmes universitaires soient en synergie avec leur environnement socioéconomique et répondent aux besoins du marché de l’emploi. La difficulté est que les enseignants dans les régions de l’intérieur sont jeunes qui ne sont pas en mesure de mettre en place des matières innovantes.

Dans ce même ordre d’idées, on se demande pourquoi un institut de tourisme est installé à Kairouan alors que la ville de Sousse est plus appropriée en la matière et qu’à Kairouan c’est plutôt un institut en agronomie qui serait le plus valable?

Il y a un véritable travail de fond qui doit se faire dans le sens d’une adéquation entre l’offre de formation et l’environnement socioéconomique. Et même si nous offrons des diplômes qui ressemblent à ceux des grandes universités, telles que celles de Tunis à titre d’exemple, il faut que le profil de formation soit différencié de ceux des autres pour qu’il soit attractif. C’est-à-dire une maîtrise de français ou d’économie pourvue à Tunis ne doit pas être la même que celle livrée à Gafsa ou à Jendouba.

Il faut qu’il y ait des modules au choix, des options, des formations complémentaires, ou des stages particuliers. Pourquoi voulez-vous qu’un étudiant de Tunis se déplace à Gafsa ou qu’un autre de Sfax se déplace au Kef sans qu’il y ait un plus. Le choix d’une formation universitaire ne doit pas se faire sur la base de la proximité mais sur celle de la qualité de la formation dispensée, de sa dimension innovatrice et spécifique.

Lorsqu’on discute des nouvelles filières avec le ministre de l’Education, on parle de nouvelles orientations, à savoir la mise en place de tout un plan de restructuration des secteurs de l’Education et de l’Enseignement supérieur dans le sens d’adapter les formations reçues aux exigences du marché du travail. Y a-t-il une véritable coordination entre vos ministères à ce niveau?

Depuis quelques mois, nous avons des réunions tripartites entre ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Education et de la Formation et de l’Emploi. Le but est de mettre un groupe de gouvernance mixte pour unifier nos visions et nos approches au niveau de l’orientation universitaire et des formations souhaitées et demandées sur le marché de l’emploi. J’ai eu récemment une réunion à Sfax pour parler des orientations au niveau du secondaire, celles après le baccalauréat et celles dirigées vers la formation professionnelle.

Nous voulons mettre en place une structure commune d’orientation qui accompagne l’élève depuis le lycée et le coacher afin qu’il puisse choisir sa carrière. Nous voulons faire du profiling.

Avons-nous dans notre pays des conseillers en orientation comme cela existe dans nombre de pays européens?

Nous en avons bien sûr, ce sont des instituteurs et des professeurs dédiés à cette tâche au primaire et au secondaire. Dans les universités, il y a des staffs mobilisés uniquement pendant la période d’orientation. Toutefois, chaque groupe opère en solo, nous ambitionnons de mettre en place un groupe unifié qui évalue le système d’orientation de manière plus globale.

Quand comptez-vous démarrer cette nouvelle formule?
Certainement pas pour la rentrée prochaine, nous n’en aurons pas le temps…

Parmi les problèmes dont souffrent les universités à l’intérieur du pays, figure celui du cadre enseignant. Nous ne trouvons pas de professeurs collège A dans ces universités. Ce qui met les diplômés en situation d’inégalité parce que n’ayant pas reçu la même qualité de formation.

Tout d’abord, il ne faut pas généraliser. Il y a des pôles d’excellence un peu partout où il y a un potentiel, c’est souvent lié à l’âge de l’institution. Les universités situées sur les côtes sont plus anciennes donc elles ont une masse critique plus importante et des enseignants dotés d’une plus grande expérience et qui ont gravi tous les échelons ce qui leur permet d’atteindre le collège A.

Ces Universités sont dotées de structures de recherches ce qui rehausse encore plus la qualité de la formation qui y est dispensée.

L’un des maux de l’enseignement supérieur est la mobilité des enseignants. Beaucoup de jeunes sont affectés dans des universités à l’intérieur du pays, et dès le premier jour ils ne pensent qu’à être mutés dans les grandes métropoles. Nous essayons de comprendre les raisons personnelles. Une personne qui a terminé son doctorat a atteint généralement la trentaine et a des responsabilités familiales dont elle préfère être à proximité de ses proches. Il y en a aussi parmi eux qui ont travaillé au sein d’un laboratoire ou d’un centre de recherches et donc ils veulent rester là où ces structures sont implémentées ou au moins ne pas couper les ponts avec elles. Evidemment étant conscients qu’ils ne resteront pas longtemps dans les universités sises dans les régions, ils ne forment pas des groupes de recherche et c’est difficile pour eux de créer la structure de recherche car il n’y a pas de professeurs collège A.

Nous avons mis en place un mécanisme qui permet de créer des noyaux de recherches liés aux grands laboratoires. Les noyaux auront leurs propres budgets via les universités où ils sont implémentés. Ils seront soutenus par les collèges A même s’ils en sont géographiquement relativement éloignés. Ces jeunes pourront faire des recherches et des études, ils pourront publier et diffuser leurs rapports ou leurs recherches dans des revues spécialisées et atteindre le collège A, ce qui leur permettra d’avoir leurs propres centres de recherches.

Puisque nous parlons de recherches, qu’en est-il du budget consacré à la recherche scientifique ? On n’en parle presque plus.

La recherche continue à être l’une des colonnes vertébrales du ministère, c’est une activité maîtresse. Nous ne pouvons pas parler d’enseignement supérieur sans activités de recherches. Il y a quelques années, on parlait de 1% du budget de l’Etat consacré à la recherche scientifique et nous ambitionnions d’atteindre le taux de 2%.

A l’époque, le secteur était géré par un secrétariat d’Etat indépendant, aujourd’hui, cela fait partie de nos prérogatives en tant que MES mais il existe des structures de recherches dans d’autres ministères comme ceux de la Santé, de l’Agriculture, de l’Industrie et d’autres. Nous ne pouvons évaluer exactement le budget réservé à la recherche mais je pense qu’il est important.

En matière de productions scientifiques, je crois qu’elle a considérablement progressé. Nous comptons aujourd’hui quelques 5600 publications scientifiques indexées dans des revues internationales reconnues.

On n’en parle pas beaucoup…

Non, nous n’en parlons pas mais ce ne sont pas des informations qui touchent le commun des mortels. Ce sont des productions de valeur donc reconnues à l’international, elles permettent à leurs auteurs de monter en grade et d’avoir une notoriété qui dépasse les frontières nationale.

D’ailleurs, cette production riche nous place au troisième rang à l’échelle africaine (après l’Egypte et l’Afrique du Sud), troisième aussi au niveau du monde arabe après l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Mais si nous rapportons le nombre des recherches réalisées dans notre pays à celui des chercheurs et à la population, nous pouvons considérer que nous sommes les premiers en Afrique. Ceci nous a valu d’avoir été le seul pays de la région à avoir été adopté en tant que partenaire associé au programme H20/20. C’est le plus grand programme de recherches européen et de par le monde.

Quels avantages pouvons-nous en tirer ?

Beaucoup. Nous avons toujours été associés d’une manière ou d’une autre aux programmes de recherches européens. Nous avons participé à 117 projets, nous avons des subventions qui s’élèvent à 15 millions d’euros. Etre partenaires associés revient à dire que nous allons commencer à travailler comme avant avec un plus: nous serons des initiateurs de projets de recherches. Auparavant les laboratoires européens lançaient des recherches et nous invitaient à nous associer à eux, aujourd’hui, nous pouvons nous-mêmes être des initiateurs d’idées, donc de véritables acteurs dans le domaine de la recherche et non des subalternes.

Ceci nous permettra de mettre en lice des projets de recherches en rapport direct avec nos préoccupations en tant que Tunisiens. Ils peuvent concerner les changements climatiques et leur impact sur notre pays, de la nappe phréatique, de l’avancée du désert, des maladies spécifiques à notre pays.

Notre nouveau statut nous permet de profiter des équipements des laboratoires européens et de lignes de financement dont nous ne pouvions pas bénéficier et qui peuvent servir entre autres à la remise à niveau d’un laboratoire ce que nous ne pouvions pas faire avant. La reconnaissance de l’Europe pour nous prouve que la recherche en Tunisie se porte bien et qu’elle est riche et efficiente.

Ces recherches peuvent-elles servir à développer les performances économiques de notre pays ?
Dans le cadre du projet H20/20, il y aura appel à candidature. Nous soumettrons des propositions de projets dans le cadre d’un consortium de laboratoires et chaque laboratoire peut sélectionner un partenaire économique. Nous inviterons des opérateurs issus du secteur privé ainsi que des bureaux d’études à s’associer avec nous. Certains auront des productions scientifiques et technologiques innovantes et d’autres vont apprendre tout simplement. Et c’est déjà cela de gagné. Ces entreprises seront financées en partie sur leurs activités et leurs programmes de recherches.

Cela entre dans le cadre du programme Recherche & Développement ?
Les projets dont je parle visent l’élaboration d’un prototype ou d’un produit fini à la fin et c’est vraiment de la R&D, un pas de plus que nous franchissons en direction du futur.

A ce propos, n’est-il quand même pas curieux que les pouvoirs publics emprisonnent un jeune homme qui a créé une fusée au lieu de le recruter dans un centre de recherches et d’exploiter ses capacités ?

En réalité, je ne connais pas les dessous du dossier ni la dimension innovatrice sur le plan scientifique. Des fusées comme celle-là, nous en avons fabriqué des centaines depuis les années 60. Il y a des années où nous annoncions 7 fusées expérimentales du type de ce qu’a fait ce jeune homme. Maintenant, je n’ai aucune idée sur les composants de la fusée, mais oui je pense qu’on ne doit pas emprisonner quelqu’un parce qu’il a inventé ou créé quelque chose. J’imagine qu’il ne sera pas sanctionné gravement pour ce qu’il a fait mais au vu des préoccupations sécuritaires que traverse le pays, il faut comprendre ce qui s’est passé.

L’Université tunisienne souffre depuis des décennies de carences notables touchant aussi bien aux cursus universitaires qu’au manque de formation au niveau de tout ce qui se rapporte aux sciences humaines supposées éclairer les jeunes, leur ouvrir les horizons du savoir universel et ne pas les laisser en pâture aux endoctrineurs de toutes parts et aux extrémistes religieux.

Comptez-vous vous attaquer sérieusement à cette problématique surtout au travers de la culture ?
Je crois profondément à l’importance des activités culturelles, scientifiques et parascolaires ou para-universitaires. C’est-à-dire tout ce que nous pouvons faire pour développer la personnalité de l’étudiant. Ce sont des composantes importantes pour former la personnalité des étudiants. C’est ce que je disais à mes étudiants à l’ENIT. Lorsqu’on est un étudiant brillant avec une culture moyenne, en fait, on n’a obtenu que la moyenne.

Il faut sortir des sentiers battus en complétant la formation académique par celle culturelle, artistique et didactique. Nous avons d’ailleurs lancé un appel à toutes les institutions universitaires pour développer les activités culturelles, encourager l’ouverture de clubs, les activités sportives, associatives, entrepreneuriales et autres. Nous avons demandé, à cet effet, une augmentation de budget qui n’a pas été satisfaite pour cette année, mais nous avons dédié une partie du budget de notre ministère aux nouveaux programmes.

Nous avons inscrit des budgets à l’Office des œuvres universitaires pour développer les activités socioculturelles au sein de nos universités et surtout des foyers universitaires. La raison est simple, ce sont ceux qui sont loin de leurs familles qui en ont le plus besoin pour meubler leurs temps et trouver des occupations constructives.

Nous avons également dédié des fonds à l’entretien des espaces sportifs et culturels. D’ailleurs, nous louons des espaces culturels et nous avons consacré des fonds à la construction de nombre d’entre eux. Cela fait plus d’une année que nous avons signé une convention avec le ministère de la Culture pour exploiter ensemble ses espaces, à ce jour rien n’a été malheureusement réalisé. Nous espérons que cette convention entrera en application aussi vite que possible, j’ai d’ailleurs contacté ma consœur au ministère de la Culture pour exploiter en commun un amphithéâtre à Gabès.

Nous avons également acheté des billets pour les JCC et les JTC à nombre d’étudiants et obtenu des cartes d’accès gratuites à ces manifestations culturelles importantes aux étudiants de l’IPSI et de l’ITAUT à titre d’exemple.

Nous appuyons les efforts des étudiants qui participent aux compétitions et aux activités qui leur permettent de s’affranchir du carcan universitaire classique.

Est-ce que vous avez prévu de décerner des prix de création et d’innovation aux étudiants les plus brillants et établissements universitaires invitent-ils des experts internationaux pour assurer des cycles de formation ou encadrer nos étudiants ?
L’invitation des experts relève des prérogatives des chefs des établissements qui organisent des semaines bloquées pour la formation des étudiants ou encore pour leur encadrement pour des thèses de doctorats. Ceci étant, ce n’est pas autant difficile de faire venir des experts de l’étranger que de motiver les étudiants généralement réticents à suivre des cycles de formation.

Nos jeunes n’ont plus la patience d’assister aux conférences assurées par des consultants étrangers. Il faut travailler sur les mentalités et favoriser l’environnement qui les prédispose à être plus réceptifs et plus curieux de découvrir l’autre et de s’ouvrir aux sciences et aux conférences. Il y a des activités auxquelles nos étudiants adhèrent et d’autres qu’ils ignorent.

Pour ce qui est des compétitions, il y en a que nous récompensons mais il va falloir désormais y consacrer de grands prix. Nous essayons en tout cas de susciter l’intérêt des institutions universitaires et des étudiants aux conférences et aux compétences, il y en a qui adhèrent, d’autres pas. Je pense que c’est une question de motivation et de temps.

Quel est le rôle des syndicats dans nos universités, influent-ils sur le choix des recteurs, et dirigeants des institutions ou des foyers universitaires et ceux des administrations ou se limitent-ils aux revendications syndicales ? Certaines informations qui nous sont parvenues prétendent que ce sont très fréquemment les personnels des foyers qui décident du maintien ou de la révocation d’un directeur au gré des intérêts des uns ou des autres et il y a beaucoup de «dégage». Info ? Intox ? Et comptez-vous exercer vos prérogatives en tant que ministre au niveau des nominations relevant directement de vos attributions ?

Je trouve qu’il y de l’exagération dans ce que vous dites. Il ne faut pas généraliser. Pour ce qui est des doyens, il y a des élections et ce depuis 2011 et donc il est normal qu’il y ait du lobbying, qu’il y ait des groupes de pression pour soutenir un candidat plutôt qu’un autre. Il y en a qui sont soutenus par des syndicats et, à la limite, cela peut être un facteur d’équilibre s’il a le soutien de ses collègues.

A condition que soutien des syndicats rime avec compétences et que les allégeances ne prennent pas le pas sur les qualifications. Ne le pensez-vous pas ?

Je compte sur le sens de la responsabilité et le bons sens de nos collègues enseignants qui choisiront le meilleur pour les représenter et qu’ils soutiennent les compétences indépendamment de leurs appartenances idéologiques ou syndicales. Les syndicats sont assez intelligents pour appuyer une personne compétente qui a peut-être une fibre syndicale mais qui est capable d’assurer au mieux la marche des établissements universitaires en suivant les règles de bonne gouvernance.

En réalité, la qualité des dirigeants des universités ne nous préoccupe pas outre mesure, nous estimons que les personnes élues sont généralement compétentes et peuvent gérer au mieux leurs établissements; quelques-uns posent problème mais j’estime qu’avec le temps et l’expérience, les meilleures compétences émergeront et s’imposeront par elles-mêmes sans que les lobbys syndicaux ou autres puissent influencer les électeurs.

Il faut respecter les règles démocratiques, cela se passe comme cela partout dans le monde.

Maintenant pour ce qui concerne les foyers et les restaurants universitaires, nous avons relevé certains dépassements. Le plus curieux est qu’on ne parle pas des institutions qui marchent. Il y a eu des cas où quelques groupes syndicaux ont dépassé un peu les bornes. Nous négocions avec les syndicats à l’échelle nationale pour trouver des compromis mais l’administration doit aussi jouer son rôle et assumer pleinement ses décisions en matière d’inspection pour mettre fin aux dépassements.