Tunisie – Université : Fini l’assistanat à rallonge

Les quelque 1.500 assistants exerçant à l’université vont devoir reprendre leurs études, recherches doctorales interrompues ou chercher un emploi. Car le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de mettre fin aux contrats à rallonge accordés à ces assistants. Car ce système, initialement conçu comme de courte durée, a été dévoyé au fil des ans. Permettant à des personnes non habilitées d’enseigner pendant de nombreuses années.

enseignement-superieur-680.jpgDésormais, on ne pourra plus être assistant à l’université pendant plus de deux ans. En effet, le contrat accordé à un étudiant –de deuxième année au moins- ou à un doctorant ne sera prorogeable qu’une seule année, a annoncé Chiheb Bouden, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, jeudi 10 septembre 2015.

Confrontée depuis plusieurs années au problème récurrent des enseignants contractuels, le ministère de l’Enseignement supérieur a donc finalement décidé de prendre le taureau par les cornes pour mettre fin à un phénomène très ancien et qui est en passe de s’amplifier avec le temps.

De quoi s’agit-il?

Pour aider les étudiants à poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles –en leur évitant de devoir travailler pour financer la suite de leurs études- et à se préparer à devenir enseignant, en acquérant le savoir-faire pédagogique nécessaire, le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place, il y a très longtemps, un dispositif permettant de recruter un doctorant ou un étudiant brillant –à partir de la deuxième ou troisième année- pour exercer comme assistant à l’université.  

Initialement, ce recrutement devait être de courte durée, et «les étudiants le savaient», rappelle Chiheb Bouden. «Mais au fil des ans, on a continué à donner des contrats à des étudiants qui, très souvent, ont arrêté la recherche et la préparation du doctorat, pour enseigner durant 6 ou 7 ans, alors qu’ils n’y sont pas préparés», observe le ministre.

Aujourd’hui, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est déterminé à mettre fin à ce système. M. Bouden l’a clamé haut et fort jeudi 10 septembre 2015, lors d’une conférence de presse. «Nous ne pouvons plus continuer avec cette démarche car elle endommage le système. Après en avoir discuté, les conseils des universités ont décidé qu’il fallait y mettre fin», souligne-t-il.

Cette décision ne va bien évidemment pas plaire aux enseignants contractuels. Qui ne vont probablement pas rester les bras croisés. Car non seulement ils ne s’attendaient peut-être pas à une telle mesure mais demandent au contraire, depuis près de deux ans, la régularisation de leur situation.