Lafarge/Holcim : feu vert des autorités américaines et canadiennes à la fusion

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é de 7 représentants du groupe français et 7 représentants du cimentier suisseLafarge/Holcim (Photo : Fabrice Coffrini, Loic Venance)

[05/05/2015 06:10:52] Zurich (AFP) Les cimentiers Lafarge et Holcim ont reçu l’autorisation finale des autorités de la concurrence aux Etats-Unis et au Canada concernant leur projet de fusion, ont-ils annoncé dans la nuit de lundi à mardi.

Cette décision marque une étape importante vers leur mariage qui doit donner naissance à un colosse du béton pesant 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires (avant cessions) et 130.000 salariés.

“La finalisation de la fusion reste soumise à la réussite de l’offre publique d’échange auprès des actionnaires de Lafarge et son approbation par les actionnaires de Holcim”, lors d’une assemblée générale extraordinaire le 8 mai, indiquent les groupes dans un communiqué.

L’assentiment d’au moins deux tiers des actionnaires est nécessaire.

Les deux groupes avaient lancé un plan important de cessions d’actifs, cruciales pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence à leur fusion.

“A la suite du processus réglementaire dans toutes les juridictions clés où cela était nécessaire, Holcim et Lafarge disposent aujourd’hui d’une liste finale de désinvestissements destinés à répondre aux demandes des autorités de la concurrence”, indiquent les deux groupes dans leur communiqué.

Dans le détail, cette liste comprend principalement les acquisitions du concurrent irlandais CRH, qui va reprendre tous les actifs d’Holcim en France, à l’exception de la cimenterie d’Altkirch (Haut-Rhin) et des sites béton et granulats dans la région du Haut-Rhin. CRH va aussi acheter une station de broyage de Lafarge à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et les actifs du cimentier français à la Réunion, hormis sa participation minoritaire dans Ciments de Bourbon.

Dans le reste de l’Europe, le groupe irlandais va acheter les actifs de Lafarge en Allemagne, en Roumanie et la plupart de ceux situés au Royaume-Uni, ainsi que ceux du cimentier suisse en Hongrie, Slovaquie et Serbie.

Holcim cède aussi à CRH ses actifs au Canada, ainsi que cinq terminaux et une usine de cimenterie dans le Montana (Etats-Unis).

Au Brésil, Holcim et Lafarge cèdent à CRH trois cimenteries intégrées et deux stations de broyage ainsi que des centrales à béton situées dans le sud-est du pays. Lafarge devrait aussi vendre une partie de ses activités aux Philippines.

D’autres acquéreurs se sont présentés pour la cimenterie de Lafarge dans l’Iowa et ses sept terminaux le long du Mississippi, ainsi que pour les quatre terminaux d’Holcim dans le Michigan, l’Illinois et le Massachussetts, et ses deux stations de broyages dans l’Illinois et le New Jersey.

D’autres acquéreurs restent à trouver pour la cimenterie et la station de broyage de Lafarge en Inde, les actifs d’Holcim sur l’île Maurice.

Le 24 avril, la Commission européenne avait donné son feu vert à la cession par les cimentiers Lafarge et Holcim de 6,5 milliards d’euros d’actifs à CRH, préalable indispensable à leur fusion pour le gendarme de la concurrence.

Les groupes tablent sur une finalisation de leur rapprochement en juillet 2015. Leur projet de fusion a toutefois déjà connu plusieurs péripéties, le groupe suisse remettant récemment en cause les conditions financières de l’opération et la gouvernance de la future entité avant d’obtenir gain de cause.