Tunisie – Grèves sauvages : A Misfat, c’est le ras-le-bol!

greve-misfat.jpgAucune raison valable, aucun préavis de grève, aucune couverture syndicale! Pourtant une poignée d’émeutiers manipulés, payés, incités, attisés ou stimulés par «on ne sait qui» ou peut-être bien par les loosers des dernières élections, partisans de la terre brûlée, ont décrété une grève illimitée à Misfat. L’une des plus belles réalisations de l’industrie automobile dans notre pays! Les ouvriers y sont payés deux fois et demie le SMIG et l’entreprise respecte tous les accords et les conventions signés!

Il y a plus d’un mois, le même phénomène s’est produit ailleurs, à Kerkennah, la victime avait été alors Petrofac. Face à cela, les décideurs publics sont léthargiques, ils assistent en spectateurs neutres à une déstabilisation étudiée et même «commandée» de la Tunisie.

A la CPG de Gafsa, c’est l’arrêt total, les contestataires oublient que Gafsa n’est pas le Kurdistan (le Kurdistan autonome, négocie avec le pouvoir central sa part des richesses nationales pour satisfaire les besoins de ses populations) et que le phosphate et la CPG appartiennent à tous les Tunisiens. Par quelle logique décrète-t-on que les richesses minières appartiennent au lieu de leur existence? Et encore, rien ne justifie le vandalisme, le saccage et la mise à mal de l’autorité de l’Etat. Un Etat qui doit sévir, que l’on veuille ou pas. Personne n’est au-dessus des lois! Combien de fois faudrait-il le rappeler?

Le Far-West, c’est la Tunisie aujourd’hui! Celui qui tient une arme, celle du syndicalisme ou pire celle du grand banditisme, est maître à bord! D’ailleurs, quand des fois, vous vous adressez aux émeutiers pour leur dire de se calmer, ils vous dardent de «amenez donc votre police ou vos ministres», nous sommes les plus forts!

Hier encore, des jeunes de Mdhilla ont agressé l’administration de la CPG allant jusqu’à interpeller des cadres pour leur dire «sortez de vos bureaux, vous n’êtes pas mieux que nous pour travailler et que nous restions chômeurs»! Quelles valeurs nous a apportées cette prétendue «révolution»!

Le mythe des chômeurs diplômés!

Chômeurs? Faut-il en rire ou en pleurer? Des milliers de travailleurs dans l’environnement sont payés à ne rien faire et partout sur le territoire national. Merci BCE d’avoir encouragé cette tradition, laquelle, loin de traiter le chômage structurel, offre des primes de chômages aux paresseux structurels! Rappelons que près de 7 sociétés situées dans des villes du bassin minier, à Gabès et à Sfax, sont actives dans le domaine environnemental. Les effectifs exerçant au sein de ces entreprises sont estimés à environ 10.000 agents. Quel est leur apport dans l’amélioration du cadre environnemental? Les régions dont ils s’occupent sont-elles devenues plus boisées?

Quant aux diplômés «chômeurs», ils ne chôment apparemment plus, occupés qu’ils sont à détruire le peu de tissu économique qui reste et qui pourrait, à terme, les absorber. Ceux de Gafsa pensent que la CPG peut recruter à l’infini. N’importe quoi!

Le mythe des chômeurs diplômés nourri par quelques illuminés qui se sont proclamés leaders politiques incapables d’avoir une vision, concevoir des modèles sociétaux viables et de se projeter dans l’avenir, est devenu aussi dangereux pour la Tunisie que toutes les erreurs commises par les régimes successifs depuis l’indépendance. Ces erreurs qui ont «débilisé» l’éducation nationale jusqu’à produire des diplômés inadaptés au marché de l’emploi et surtout être la cause de la disparition de nombre de métiers dont la Tunisie a aujourd’hui besoin.

En l’absence de la loi, ce sont les bandits qui font la loi!

Qui est derrière ces mouvements visant la destruction du tissu économique aussi bien privé que public dans notre pays? Pourquoi les grèves sauvages ont touché les fleurons de l’économie nationale et pas les ministères dirigés par des nahdhaouis ou les alliés stratégiques du parti islamiste? Qui profitera de l’explosion sociale annoncée par Abassi comme s’il s’agissait d’une grande victoire? Ceux qui ont organisé la Kasbah 2 ne seraient-ils pas ceux-là même qui sont en train de mettre aujourd’hui le pays à feu et à sang? A qui profite le crime du chaos créateur? Pourquoi l’UGTT ne déclare pas haut et fort qu’elle ne peut soutenir des grèves qu’elles n’a pas elle-même décrétées? Et jusqu’à quand Oueld Echaab se complaira-t-il dans le rôle du pyromane refusant d’éteindre les feux qu’il allume partout? Tous ceux qui se taisent alors que la Tunisie s’effondre sont les complices des destructeurs. Le ver est dans le fruit, c’est l’une des stratégies du parti des Ikhouans qui rappelle l’exemple soudanais. Particularité tunisienne, nous avons même des vers de l’extrême gauche qui sèment partout leur haine et leur esprit destructeur. Extrême gauche et extrême droite, un mélange explosif!

Et dire que ces individus sévissent dans les administrations publiques et dans le secteur privé, fragilisant même les syndicats sensés protéger les travailleurs et préserver l’entreprise mais aujourd’hui reconnaissant officieusement leur impuissance devant les «douaechs»! Il y en a de gauche et de droite, si j’ose dire!

A Djedaida, où sise Misfat, laquelle, rappelons-le, emploie près de 900 personnes et nourrit plus de 3.600 personnes, les émeutiers mercenaires se sont amenés avec leurs familles pour soumettre les forces de l’ordre au chantage aux droits de l’Homme.

Qui les «coache»? Et pourquoi l’Etat, le parquet se laisse faire? Pourquoi réagir après la catastrophe? Les forces de l’ordre ont tout fait pour éviter le désastre mais sans une couverture légale comme le veulent les droit-hommistes, les syndicats et les vendus, ils ne peuvent pas user des moyens efficients pour contenir les dépassements des agitateurs. Le ministre des Affaires sociales, lui-même, a voulu intervenir pour résoudre l’affaire Misfat, car elle ne rentre dans aucun cadre de revendications légitimes des travailleurs. Mais sans succès. Tout le doigté d’un Ammar Youmbaï, bien rôdé aux négociations, n’a pas réussi à faire flancher des personnes dont l’agenda est de détruire la Tunisie. Aujourd’hui, ce fleuron de l’industrie automobile risque de perdre ses marchés européens.

Et c’est la petite ville de Djedaida, ses familles et tous ceux qui vivaient de ce que leur apportait cette entreprise qui paieront aussi de la trahison des uns, de la lâcheté des autres, du laxisme du parquet et de l’Etat et des calculs des politiciens véreux.

S’il ne tenait qu’à moi, je le pourrais, je ferais comme le général Al-Sissi: chaque individu qui menacera la paix sociale et les intérêts économiques du pays sera mis à la retraite obligatoire et même jugé pour terrorisme économique. Oh mais j’ai oublié, le général Al-Sissi est le dictateur qui a dégagé les Frères musulmans et a offusqué les militants des droits de l’Homme.

Qu’à cela ne tienne, que notre pays disparaisse, après tout, nous aurons protégé les «bandits» couverts par les habits des «Zouaoula» !.