Une semaine de grève pour les salaires chez Ecocert, certificateur des produits bio

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Isle-Jourdain dans le Gers, le 13 avril 2015 (Photo : REMY GABALDA)

[13/04/2015 16:58:58] L’Isle-Jourdain (France) (AFP) Les salariés du leader français de la certification des produits biologiques, Ecocert, sont en grève depuis une semaine pour une augmentation “substantielle et égalitaire des salaires” de 120 euros par mois, ont indiqué les délégués syndicaux lundi.

“Ecocert a pour devise ‘Au service de l’homme et de l’environnement’, elle se doit d’être exemplaire tant sur le plan écologique que social”, a expliqué à l’AFP le responsable CGT Thomas Vacheron, devant le siège de la principale société du groupe, Ecocert France, qui certifie les produits alimentaires bios, à L’Isle-Jourdain, dans le Gers.

CGT et CFDT assurent que le mouvement est suivi par 70% des 160 non-cadres (dont 129 auditeurs de terrain dans toute la France et 25 certificateurs des produits des agriculteurs qui veulent le label bio), sur un effectif total de 181 salariés.

Ils protestent contre le fait que le groupe familial fondé en 1991 par William Vidal “propose 45 euros brut, soit 36 euros net par mois, après une semaine de grève”.

Les syndicats soulignent que “70% des salariés, malgré des qualifications supérieures à Bac+2, gagnent moins de 1.600 euros net hors primes”, et déplorent que l’intéressement “fluctuant” fasse office de 13e mois.

“Les salariés d’Ecocert travaillent afin de procurer une alimentation bio et sûre pour tous, mais eux aussi veulent continuer à travailler comme il faut et pouvoir manger bio”, indiquent les syndicats.

Interrogé par l’AFP, le directeur général du groupe Philippe Thomazo dit vouloir un “dialogue social constructif” mais parle d’un conflit “choquant”, car assure-t-il, en incluant les primes, 65% des salaires des non-cadres dépassent 2.000 euros net.

“On a des valeurs spécifiques, on est des pionniers, mais on est aussi confronté comme une autre entreprise à un environnement concurrentiel”, ajoute la DRH Valérie Clech.

Selon elle, la revendication syndicale représente “plus de 6% d’augmentation de la masse salariale”. C’est “disproportionné dans un contexte d’inflation nulle”, estime la DRH en assurant que “le total des propositions de la direction représente 3% de la masse salariale”.

La direction assure que le travail “urgent” continue grâce aux non-grévistes, dans l’attente d’une reprise des discussions prévue mardi.

Ecocert France pèse un tiers du groupe, qui comprend trois autres filiales de certification (cosmétiques, systèmes d’environnement, consulting) en France et a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires global de 42,8 millions d’euros, en hausse de 3%, selon la direction.

Le groupe emploie au total 290 salariés en France et 880 dans le monde avec 27 filiales à l’étranger.

Son Ebitda (résultat avant impôts, dépréciation et amortissement) a atteint 3,5 millions d’euros en 2014, soit 8,2% du CA, et le résultat net de la société-mère 166.000 euros, a précisé M. Thomazo.