Finance : Le private equity tunisien à la recherche d’un nouveau souffle (2 et fin)

partenariat-prive-680.jpgPorter la part du private equity dans l’ensemble des investissements réalisés dans le pays de 0,3% à 0,5% du produit intérieur brut (PIB), voilà l’objectif des investisseurs en capital en Tunisie. Hichem Ben Fadhl ne doute pas que cet objectif va être atteint. Car, estime le directeur général de l’International Maghreb Merchant Bank (IM Bank), «l’investissement en capital va se développer, le crédit devenant moins facile», mais également parce que «le marché est en train de se professionnaliser et de devenir plus rigoureux».

Une certaine amélioration est d’ailleurs déjà perceptible, dans les relations entre investisseurs et entreprises imputable, selon cet ancien secrétaire général de la Banque Zitouna, au fait qu’aujourd’hui on procède à une meilleure évaluation des entreprises. Mais pour que l’embellie se poursuive et aboutisse à une envolée du private equity en Tunisie, certaines choses doivent changer.

«Le législateur doit changer les règles, notamment en ce qui concerne les dégrèvements fiscaux qui brouillent un peu l’image», suggère le DG de l’IM Bank. Qui est convaincu que le fait de rendre ces avantages fiscaux «plus simples et transparents pour les souscripteurs et les entreprises au moment de la sortie» ne peut que rejaillir positivement sur le marché du private equity.

«Il y a un volume d’investissements non réalisés qui peut se concrétiser si un cadre légal approprié est mis en place», assur Karim Ghenim, P-DG de BIAT CAPITAL RISQUE et président de l’ATIC.

Hichem Ben Fadhl appelle également de ses vœux une amélioration de la confiance entre souscripteurs et promoteurs susceptible, selon lui, de contribuer au développement de ce marché. Cet ex-secrétaire général de la Banque Zitouna a d’ailleurs salué le débat sur le financement en capital et les opportunités offertes aux PME organisé en février 2015 par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) et l’Association tunisienne des investisseurs en capital (ATIC) en raison de son «rôle pédagogique» dans l’amélioration de cette relation.

De fait, cette rencontre a permis de toucher du doigt un très vif intérêt parmi les nombreux chefs d’entreprise qui y ont assisté pour le private equity, annonciateur de lendemains plus prometteurs. D’autant que ces entrepreneurs ont eu droit aux témoignages de deux entreprises qui ont eu le courage de sauter le pas pour associer des investisseurs en capital à leurs projets. Il s’agit de Cytopharma et de CTP Maghreb.

Mais en plus de sa vertu pédagogique, le débat organisé par la CTFCI et l’ATIC a été mis à profit par cette dernière pour étoffer et préciser les propositions qu’elle compte faire aux autorités en vue d’une meilleure et plus grande contribution du private equity au financement des projets en Tunisie.

Alors que les entreprises se financent aujourd’hui principalement par la dette, l’idéal serait, selon Khaled Zribi, directeur général de la Compagnie gestion et finance (CGF), que celle-ci ne représente plus que 60% du financement, et que le reste provienne des fonds propres (30%) du private equity (10%).