Alstom/GE : des députés de droite dénoncent “une mascarade” à l’Assemblée

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éputé UMP Daniel Fasquelle, le 6 janvier 2015 devant le siège de son parti, à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[09/03/2015 19:41:49] Paris (AFP) Une cinquantaine de députés de droite, essentiellement UMP, ont dénoncé lundi dans le sillage de Daniel Fasquelle et Jacques Myard, “une mascarade” avant les auditions des principaux protagonistes de la vente d?Alstom Energie à General Electric, réclamant une commission d’enquête.

La commission des affaires économiques, présidée par François Brottes (PS), auditionnera mercredi Clara Gaymard, présidente de General Electric France, et Mark Hutchinson, dirigeant de General Electric chargé de l?intégration des actifs énergie d?Alstom.

“Ces auditions proposées par la majorité socialiste ne seront qu?une tribune de plus pour ceux qui sont les chevilles ouvrières de cette désastreuse opération. En écartant les contradicteurs, elles ne permettront en aucun cas de lever les zones d’ombres encore trop nombreuses sur ce dossier économique et industriel majeur particulièrement suivi par les Français”, selon un communiqué de M. Fasquelle, l’un des vice-présidents de la commission des Affaires économiques, et de M. Myard.

A leurs yeux, “seule une commission d?enquête permettrait d?établir pleinement la vérité” et d’interroger “l’ensemble des protagonistes (…) y compris les représentants en France de Siemens et Mitsubishi et les dirigeants d’EDF, GDF, Areva, SNCF, RATP, Thalès, Safran et DCNS”.

Le secrétaire général de l’UMP et ancien ministre Laurent Wauquiez apparaît dans la liste des signataires de ce texte, qui comprend aussi Henri Guaino, Pierre Lellouche, Thierry Mariani, Jean-Frédéric Poisson ou Lionel Tardy. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan mais aussi le Modem Jean Lassalle y figurent également.

Détaillant sept thèmes sujets à caution, les auteurs du texte épinglent d’abord “la réalité de l’offre de rachat”, écrivant entre autres que “General Electric absorbera pleinement en deux temps les activités Energie d?Alstom pour un prix relativement faible” et que “les salariés d?Alstom ne disposent d?aucun engagement réel de la part de General Electric en matière de maintien de l?emploi sur les différents sites français et encore plus de création de 1.000 emplois”.

Ils mettent aussi en avant les liens du groupe Alstom avec la puissance publique, les “raisons stratégiques floues” de cette vente, “la pression de la justice américaine concomitante avec les négociations avec General Electric”, l'”absence de mise en concurrence avec des offres alternatives”, l’évolution du cours de Bourse ou la rémunération additionnelle du PDG d?Alstom.

Une commission d?enquête “permettrait également d?étudier les éventuels renforcements nécessaires des législations en matière de gouvernance d?entreprise, de transparence des rémunérations des dirigeants, du régime des OPA et d?intelligence économique”, ajoute le communiqué.

Seul député de gauche figurant dans la liste incluse dans le communiqué, l’écologiste Sergio Coronado a fait savoir à l’AFP qu’il n’était pas signataire de ce texte, mais avait simplement discuté du sujet avec ses initiateurs.