Ukraine : la banque centrale prend des mesures drastiques

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à Donetsk le 26 novembre 2014 (Photo : Eric Feferberg)

[25/02/2015 15:29:18] Kiev (AFP) La banque centrale ukrainienne a limité mercredi de manière drastique les achats de devises étrangères par les banques pour tenter de stabiliser la monnaie nationale, la hryvnia, en chute libre malgré le renforcement de l’aide occidentale.

“Les banques n’ont pas le droit d’acheter les devises étrangères pour leurs clients jusqu’au 27 février”, indique dans un communiqué l’institution, qui avait déjà restreint cette semaine les mouvements de capitaux.

Il s’agit de la deuxième mesure prise en une semaine pour stabiliser la hryvnia qui a perdu plus de 50% de sa valeur depuis le début de l’année, la Banque nationale d’Ukraine évoquant même une “panique sur le marché”.

La chute de la monnaie se traduit par une inflation spectaculaire pour la population et renchérit le remboursement de la dette extérieure au moment où Kiev se débat contre la faillite.

Lundi, la banque centrale avait décrété que toute transaction en devises étrangères dépassant 50.000 dollars pour les contrats d’importation devrait faire l’objet d’une autorisation de sa part, afin de contrôler les fuites des capitaux.

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a critiqué mercredi la dernière décision de la Banque centrale.

“Sans consultations, la Banque nationale a pris la décision de fermer de facto le marché des changes en devises. Cela n’aidera pas à stabiliser la monnaie et pourrait avoir une influence négative sur l’économie du pays”, a déclaré M. Iatseniouk.

Le taux officiel de la hryvnia a été fixé mercredi à 28,04 pour un dollar contre 16,32 au début de l’année, selon le cours de la banque centrale et autour de 7 il y a un an et demi. Mais sur le marché interbancaire, le taux était mardi soir de 33,5 hryvnias pour un dollar et dans les bureaux de changes de Kiev, la monnaie ukrainienne s’échangeait mercredi à 34 dollars.

L’Ukraine est confrontée à une crise économique et financière sans précédent aggravée par dix mois du conflit armé dans l’Est industriel prorusse.

Kiev doit en théorie recevoir quelque 40 milliards de dollars dans les quatre prochaines années dont 17,5 milliards sous forme de prêts du FMI contrer une récession abyssale (-7,5% en 2014).