Tunisie – Entrepreneuriat : CEED Generation…

ceed-eco.jpgUn incubateur bénévole et qui délivre de l’expertise aux jeunes promoteurs. On est “pour“ et on aimerait que l’expérience diffuse dans les régions.

CEED est une initiative citoyenne initiée par des fondateurs de bonne volonté qui ont su rallier des partenaires de bonne grâce et se faire accompagner par des mentors qui partagent les mêmes valeurs. Jugez-en par vous-mêmes.

CEED, une expérience originale

Center for Entreprenership and Executive Development pour la Tunisie est une ONG, volontariste. Elle s’est constituée en incubateur pour donner la main aux jeunes entrepreneurs à la recherche d’une prise en charge par des dirigeants chevronnés. La mise de base de cette ONG est l’apport d’expertise de ses fondateurs.

Il s’agit d’une équipe de cinq dames qui sont toutes, à des postes de pouvoir, d’entreprises à fort potentiel. Elles ont à leur tête Aouatef Elloumi Elghoul*. Les autres membres de l’équipe sont tout aussi méritantes et battantes, qu’il s’agisse de Abir Matmati, Jihène Ben Fadhel, Wafa Makhlouf ou Sonia Ben Hajji.

La culture du partage: une belle profession de foi

Animées de la culture du partage, les membres de CEED Tunisie s’emploient à rompre l’isolement du jeune entrepreneur tenté par l’aventure de la création d’entreprise. La prise en mains dure sur toute la période où on considère que le projet est guetté par le risque d’échec. Les Anglais appellent cette période la “death Valley“, car elle engloutit le tiers des entreprises créées. Et cette période va de la création jusqu’aux deux premières années qui suivent la mise en exploitation. Au-delà on considère que le projet est suffisamment immunisé pour poursuivre sa route.

Comment procède CEED dans ses interventions?

CEED Grow, CEED Go to market

Il faut rappeler que CEED a cultivé une pédagogie pour le suivi de cohortes. Une sélection à la base qui retient un groupe de projets. Trois étapes sont alors prévues. Il y a d’abord un cycle de formation qui est dispensé aux porteurs de ces projets. Ce module contient des études de cas sur les meilleures pratiques des entreprises tunisiennes performantes.

Ensuite une étape de mentoring basées sur le “one to one“. Il y a des rencontres personnelles avec des chefs d’entreprise. Alors ces échanges sont arrangés de sorte à interfacer les promoteurs avec les dirigeants qui ont réalisé des projets similaires, en vue d’un partage d’expérience.

Dernière étape et non des moindres, le networking pour insérer le promoteur dans le réseau des CEEDers pour un baptême du feu.

Le pitching individuel

Le concept CEED inclut une étape de supervision et de contrôle pour l’évaluation des candidats. Cela se fait par une séance de pitching public et c’est là où intervient le conseil des mentors. Une dizaine de managers de bords variés qui siègent comme un jury et qui mettent à l’épreuve les jeunes promoteurs à chacune des trois étapes décrites précédemment. Le candidat fait son pitch et ensuite le jury intervient.

Samedi 14 janvier dernier, CEED a convié la presse à assister à une séance de pitching pour un groupe de dix entreprises. C’était un pur régal. La séance est réglée comme du papier à musique à la manière des meilleures écoles de commerce. Le candidat, selon un rituel précis, fait un exposé de motif, évoque les contraintes, déroule ses choix et annonce les résultats auxquels il a abouti. Ensuite les mentors interviennent.

Des moments forts

Nous rapportons de cette séance quelques échanges marquants. Soumaya Chouikha à la tête de Zahra Nature, laboratoire de produits cosmétiques, dans le but de faire décoller les ventes, a décidé d’ouvrir un magasin, soit un investissement lourd. Les mentors ont refusé l’idée d’une ouverture propre, lui conseillant de franchiser le produit. Au lieu de disposer d’un seul point de vente, elle pouvait se créer un réseau sans avoir à immobiliser ses ressources qui sont encore fragiles à ce stade de vie de son entreprise.

Les frères Zied et Omar Guiga, promoteurs de Wallys cars, un projet de construction automobile à l’export avec une cadence actuelle de 500 véhicules par an! Cette fois c’est le jury de mentors qui a mis à côté en suggérant de se rabattre sur les voitures low cost pour avoir un segment de marché significatif. La réponse des frères Guiga a été pertinente. Leur choix a été de rester sur la customization car en offrant des voitures personnalisées, ils s’assuraient des marges confortables. Le low cost n’est payant que dans la perspective de la grande série, ce qui est au-dessus de leurs moyens à l’heure actuelle.

Ces séances de pitching sont un véritable laboratoire d’expérimentation. La suggestion que nous voulons adresser à CEED est de développer un CEED Network dans les régions de l’intérieur. Wafa Makhlouf, past president du CJD Tunisie et international, a bien aidé à l’essaimage du CJD avec le succès qu’on connaît.

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