Le Bélarus évoque une restructuration de sa dette

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ésident bélarusse Alexandre Loukachenko (d), avec son homologue russe Vladimir Poutine, le 23 décembre 2014 à Moscou (Photo : Maxim Shipenkov)

[29/01/2015 12:27:38] Minsk (AFP) Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, qui a pris ses distances avec son allié russe en raison de la crise ukrainienne, a évoqué jeudi l’hypothèse d’une restructuration de la dette en cas de difficultés à la rembourser.

“Cette année, il nous faudra rembourser quatre milliards de dollars, l’année prochaine ce sera plus facile, 1,6-1,7 milliard. Si c’est compliqué, nous discuterons d’une restructuration de cette dette”, a déclaré le chef de l’Etat de cette ex-république soviétique considérée aujourd’hui comme le régime le plus autoritaire en Europe.

Cette déclaration a aussitôt semé la panique parmi les détenteurs de dette publique bélarusse. Vers 11H20 GMT, le taux des obligations à échéance août 2015 s’envolait à 81% sur les marchés internationaux, contre 14% la veille à la clôture. Le pays avait émis 1 milliard de dollars sur cette ligne en 2010.

“Nous voudrions ne plus prendre de nouveaux crédits”, a assuré M. Loukachenko, ajoutant cependant avoir des assurances de la Russie que Moscou apporterait son soutien en cas de besoin.

Le Bélarus, dont l’économie est très liée à la Russie, a connu en décembre une ruée de sa population, inquiète des répercussions locales de l’effondrement du rouble russe, vers les bureaux de changes. La banque centrale avait dû prendre des mesures d’urgence pour contrôler les achats de devises.

Le pays a déjà traversé une crise financière en 2011, avec dévaluations en série et inflation galopante. Le FMI avait refusé d’apporter un nouveau soutien, Minsk refusant d’appliquer les réformes de libéralisation et de rigueur budgétaires demandées.

M. Loukachenko s’était tourné vers Moscou qui lui avait versé un crédit, mais il a depuis pris ses distances avec le pouvoir russe en raison de la crise ukrainienne, défendant l’unité territoriale de l’Ukraine et se gardant de soutenir les séparatistes.