Accusés d'”entente illicite”, les cigarettiers s’abritent derrière Bercy

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” (Photo : Joel Saget)

[26/01/2015 18:03:56] Paris (AFP) Alors qu’une plainte pour “entente illicite” sur les prix a été déposée début janvier auprès du parquet financier de Paris contre les quatre principaux fabricants de cigarettes, le numéro un du marché français, l’américain Philip Morris, a assuré lundi à l’AFP respecter “la législation (…) en matière de droit de la concurrence”.

“Nous respectons la législation européenne et française en matière de droit de la concurrence et nous y adhérons de manière stricte”, a indiqué Philip Morris France dans un communiqué adressé à l’AFP.

Cette déclaration fait suite à la révélation, dimanche, du dépôt d’une plainte par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), visant le groupe américain, ainsi que le japonais Japan Tobacco et les britanniques Imperial Tobacco et British American Tobacco, accusés d'”entente illicite” sur leurs prix.

“Les quatre grands industriels du tabac travaillent en cartel. Ils font tout pour que les prix augmentent de façon modérée, pour que la consommation ne diminue pas”, a affirmé Yves Martinet, président du CNCT.

La filiale française de Philip Morris, qui détenait plus de 40% du marché hexagonal en 2011 selon la Cour des comptes, estime au contraire “opér(er) dans un secteur extrêmement concurrentiel où les prix du tabac font l’objet d’une homologation par les pouvoirs publics”.

Les tarifs des paquets de cigarettes sont en effet fixés par un arrêté du ministre en charge du Budget – en l’occurrence le secrétaire d’Etat Christian Eckert – publié au Journal officiel en janvier et parfois modifié en avril, juillet ou octobre.

“Les fabricants fixent leurs prix, nous les communiquent et on les publie, de sorte que les buralistes sachent à quels prix ils doivent vendre”, explique-t-on à Bercy, où l’on admet avoir “constaté des augmentations simultanées et de même ampleur, qui correspondaient à des hausses de fiscalité”.