Les patrons des petites entreprises du bâtiment menacés par le burn out

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appartements en construction dans le sud de la France (Photo : Pascal Guyot)

[23/09/2014 06:39:31] Paris (AFP) Plus de la moitié des patrons des petites entreprises du bâtiment disent souffrir régulièrement du stress au travail, selon une enquête d’un syndicat patronal, qui “craint la multiplication des +burn out+” et préconise un meilleur suivi médical.

“57% des chefs d’entreprises artisanales du BTP se trouvent être souvent, voire très souvent, stressés”, d’après le premier baromètre ARTI Santé BTP, rendu public mardi par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) et la Chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage (CNATP).

L’enquête se fonde sur les témoignages issus d’un panel représentatif de 3.120 chefs d’entreprise artisanale du BTP (0 à 20 salariés), interrogés en juin et juillet.

La CAPEB, qui “craint la multiplication des +burn out+ dans les mois qui viennent”, souhaite la mise en place d’un “suivi médical professionnel périodique” pour les travailleurs indépendants qui, à la différence des salariés, ne sont pas suivis par la médecine du travail.

“Trois artisans sur quatre déclarent ne pas être suivis médicalement vis-à-vis de leur activité professionnelle”, note le syndicat, qui se fait l’écho de 370.042 entreprises de moins de 20 salariés, soit 98% des entreprises du bâtiment selon les chiffres communiqués.

Même si les artisans se déclarent très majoritairement en bonne santé (80%), ils se plaignent d’une “mauvaise qualité de sommeil” (45%) et se déclarent fatigués (59%).

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âtiment sur un échaffaudage (Photo : Pascal Guyot)

En cause, un rythme de travail élevé et une extrême perméabilité entre vies professionnelle et personnelle : près d’un artisan sur cinq consacre plus de 60 heures par semaine à son entreprise et “plus de 50 heures pour un artisan sur deux”.

S’y ajoutent les soucis de trésorerie, le poids de l’administratif et les inquiétudes liées à la crise économique, d’après l’enquête.

La CAPEB souhaite “l’élaboration d’un dispositif national de suivi statistique des accidents du travail et des maladies professionnelles des travailleurs indépendants”.

En 2012, l’Assurance maladie avait recensé pour le seul secteur de la construction 107.715 accidents du travail et 131 décès. Mais ces données ne concernent que les salariés.