La Bourse de New York a les yeux rivés sur la Fed

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Le panneau Wall Street devant la Bourse de New York (Photo : Stan Honda)

[13/09/2014 06:45:44] New York (AFP) La Bourse de New York, qui a mis fin cette semaine à une série de cinq hausses hebdomadaires d’affilée, s’arme de prudence avant une semaine riche en nouvelles économiques, dominée par une réunion très attendue de politique monétaire.

Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 0,87%, clôturant à 16.987,51 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,33% à 4.567,60 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500, le plus regardé par les investisseurs, s’est replié de 1,10% à 1.985,54 points.

“Le marché est resté sur un mode attentiste cette semaine dans l’attente d’en savoir plus sur les intentions de la Fed”, la Réserve fédérale américaine, note David Lévy, de Kenjol Capital Management.

Et toute la question au cours des prochains jours “est de savoir si la Fed saura donner des réponses”, ajoute-t-il.

A l’issue d’une réunion de deux jours, la banque centrale, dont la politique très accommodante a joué un rôle clef dans le redressement de la Bourse après la crise financière, doit publier mercredi sa décision de politique monétaire.

Selon la plupart des analystes, si aucun changement notable n’était attendu dans l’immédiat, une inflexion du discours était à prévoir.

La Fed pourrait en effet changer la manière “dont elle considère le rythme de hausse de ses taux d’intérêt”, abandonnant la référence à une “période de temps considérable”, précise Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

En outre, “si l’on s’attend à ce que les taux d’intérêt restent bas et que le marché du travail soit cité comme toujours fragile, (…) le ton de Mme Yellen pourrait se durcir un peu”, au cours de la conférence de presse de la présidente de l’institution, Janet Yellen après la publication du communiqué, remarque Steven Rosen, de la Société Générale.

“Elle pourrait préparer le marché au fait que des changements sont à venir lors de prochaines réunions”, et qu’un resserrement de sa politique pourrait intervenir plus tôt que prévu, continue-t-il.

Le marché s’apprête aussi à surveiller un “calendrier macroéconomique étoffé par rapport à la semaine dernière” aux Etats-Unis, remarque Art Hogan, de Wunderlich Securities.

Les opérateurs seront avant tout attentifs lundi aux chiffres de la production industrielle en août et à des indicateurs sur le niveau d’inflation aux Etats-Unis mardi et mercredi (prix à la production puis prix à la consommation en août).

Le marché se focalisera aussi sur des statistiques renseignant sur la santé du marché très surveillé de l’immobilier américain, avec l’indice NAHB du marché immobilier résidentiel pour septembre mercredi, les mises en chantier de logements et l’attribution de permis de construire le mois dernier.

– Alibaba et l’Ecosse –

Sur le front des entreprises, Wall Street se prépare aussi à un événement “symboliquement important” avec l’entrée en Bourse attendue en fin de semaine du géant chinois du commerce en ligne Alibaba.

La mise sur le marché, au New York Stock Exchange, du titre “BABA” devrait en effet représenter la plus grosse introduction boursière de l’histoire.

Avec une valorisation totale qui pourrait atteindre “200 milliards de dollars, (Alibaba) serait plus grosse que 95% des entreprises du S&P”, un nouveau poids lourd qui pourrait être “bien reçu par le marché”, note M. Volokhine.

Les événements géopolitiques, de l’Ukraine à l’Irak et à la Syrie restent aussi “sur le devant de la scène”, indique Art Hogan, les investisseurs se méfiant de “leur nature si imprévisible”.

Pour M. Volokhine, toutefois “l’influence des risques géopolitiques sur les marchés américains est minime, voire inexistante”, notamment dans le secteur de l’énergie “où le pétrole baisse alors même que pèse la menace de bombardements américains sur la Syrie”.

La place financière américaine “regardera aussi de près le référendum en Ecosse jeudi car cela pourrait créer davantage d’instabilité en Europe” à l’heure où ce continent “n’a vraiment pas besoin de ça”.

NasdaqNyse