Aurélie Filippetti juge “inacceptables” les pratiques d’Amazon

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élie Filippetti, le 28 mai 2014 à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin )

[28/05/2014 16:44:23] Paris (AFP) La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, juge “inacceptables” les pratiques d’Amazon dénoncées par la presse américaine et par les professionnels allemands et appelle l’Europe à la vigilance “sur les tentations d?abus de position dominante” du groupe américain.

“Une nouvelle étape a été franchie par le groupe de vente en ligne. Faire du chantage aux éditeurs en restreignant l’accès du public aux livres de leurs catalogues pour leur imposer des conditions commerciales plus dures n’est pas tolérable”, affirme Aurélie Filippetti dans un communiqué mercredi.

“C’est une menace pour les éditeurs mais aussi pour les lecteurs et les auteurs, pris en otage”, dénonce la ministre.

Depuis des semaines, le torchon brûle entre Amazon et plusieurs maisons d’édition, irritées de voir le géant américain faire pression sur elles en pleine renégociation d’accords commerciaux en allongeant les délais de livraison de leurs livres ou en empêchant les précommandes.

Pour la première fois, mardi, Amazon est sorti de son silence se disant peu optimiste sur l’issue des négociations commerciales en cours avec l’éditeur Hachette Book Group, filiale du groupe français Lagardère.

Selon la presse américaine, Amazon souhaite obtenir des prix plus favorables de la part de certains éditeurs, dont Hachette, afin d’augmenter ses marges, notamment sur le segment des livres électroniques où il est l’un des principaux acteurs grâce à sa liseuse Kindle.

“Alors qu?Amazon prétend faire tomber les frontières entre les écrivains et les lecteurs, il entrave aujourd?hui la diffusion de certains livres”, poursuit Aurélie Filippetti.

Selon la ministre, “ces pratiques sont une nouvelle illustration du risque que représente la recherche de position dominante d?Amazon dans tous les pays au prix de pratiques commerciales agressives et destructrices de valeur pour toute la chaîne du livre”.

Mme Filippetti souhaite “que la Commission européenne puisse exercer toute sa vigilance pour prévenir des situations d?abus de position dominante si celles-ci étaient attestées en Europe”.