Tunisie – Phosphate : Les trains du Bassin minier roulent au ralenti

Par : TAP

train_mine_gafsa.jpgLe
transport du phosphate, des voyageurs et des marchandises, par chemin de fer,
est toujours bloqué, dans la plupart des zones du Bassin minier, après la
suspension du trafic ferroviaire, depuis le début de l’année 2014, à Redeyef et
Oum Larayes, et plus d’une semaine, dans la délégation de Metlaoui, à la suite
des mouvements de protestations ayant suivi la proclamation des résultats
préliminaires du concours de recrutement de la Société de l’environnement et du
jardinage.

Depuis le 25 février, trois trains seulement de phosphate circulent
quotidiennement vers Gabés, Skhira et Sfax, transportant chacun un chargement ne
dépassant pas les 5 mille tonnes, alors que la compagnie des phosphates de Gafsa
(CPG) a prévu dix trains par jour, avec une cargaison de 12 mille tonnes pour
approvisionner ses clients en phosphate commercial.

Le directeur commercial du transport de phosphate, à la direction régionale de
la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), Wardi Mansri a
indiqué qu’au cours de ces derniers jours, le phosphate est transporté vers les
unités du Groupe chimique tunisien (GCT), à Sfax et Gabés, et celles de la
Société tuniso-indienne des engrais (TIFERT) à Skhira, à partir des deux unités
de production du phosphate situées dans la délégation de Medhilla (gouvernorat
de Gafsa) où le trafic ferroviaire ne s’est pas arrêté.

Le sit-in observé, depuis plus d’une semaine, par des habitants protestant
contre les résultats du concours, sur la ligne ferroviaire n° 15, reliant
Metlaoui et Gafsa aux zones de production de phosphate et à Gabés, Skhira et
Sfax par Gafsa, a causé l’arrêt total du trafic par chemin de fer. Il a, en
outre, provoqué la suspension du transport des voyageurs par train, entre Tozeur
et Gafsa.

Ainsi, pour protester contre leur situation sociale dégradée, les protestataires
ont eu recours au blocage des activités de la CPG qui est, depuis des dizaines
d’années, le principal pourvoyeur d’emploi de la région.

Toutefois, malgré la paralysie, ces derniers jours, du trafic du transport du
phosphate, les résultats du mois de février 2014 ont connu une amélioration au
niveau du volume total des quantités de phosphate commercial et mouillé ayant
été acheminées vers les clients de la CPG à Gabés, Sfax et Skhira, avec 315
mille tonnes, contre 110 mille tonnes, en février 2013. Ces quantités sont
parties des unités de production de Medhilla, Metlaoui, Kef Eddour et Kef
Chefayer, alors que le transport du phosphate est toujours bloqué dans les sites
d’Oum Larayes et Redeyef, depuis plus d’un mois.

En parallèle, la production du phosphate se poursuit normalement dans les
laveries de la délégation de Metlaoui, d’après Hafedh Yahia, responsable à la
direction du suivi et du contrôle de l’exploitation à la CPG qui a évoqué,
aussi, l’arrêt de la production à Redeyef et Oum Larayes.

Selon la même source, bien que la production des mois de janvier et de février
2014 soit de 588 mille tonnes dans tous les sites, contre 110 mille tonnes pour
la même période de 2013, ces quantités demeurent en-deçà des objectifs fixés par
la CPG qui espérait atteindre 865 mille tonnes.