Agriculture : Mieux positionner les PAM tunisiennes à l’international

Par : TAP

Une stratégie et un plan d’actions destinés à renforcer le positionnement des plantes aromatiques et médicinales (PAM) tunisiennes sur le marché international et favoriser leur développement au niveau local ont été proposée par une étude présentée mardi 12 novembre à Tunis lors d’une journée d’information.

Ils visent, entre autres, à porter les exportations du secteur à 82 MDT en 2018 contre 25 MDT en 2011.

Selon l’étude, la stratégie préconisée portera sur un ensemble d’actions intégrées autour de six axes relatifs à l’amélioration des connaissances spécifiques au PAM, le développement de leur production et l’amélioration de leur qualité, l’organisation du secteur et sa promotion ainsi que la protection de la biodiversité et la durabilité de ses produits.

Quant au plan d’action, dont le coût s’élève à 62 millions de dinars, il couvrira la période 2014-2018. Il concerne la création d’un comité et d’une structure interprofessionnelle chargés du pilotage de la stratégie et prévoit notamment la généralisation de l’approche filière à travers un pilotage participatif des programmes et l’encouragement de projets intégrés.

La stratégie et le plan d’actions constituent des réponses aux faiblesses constatées par l’étude, lesquelles sont d’ordre organisationnel, institutionnel, réglementaire et professionnel.

Des potentialités inexploitées

D’après l’étude, les contrastes géographiques et climatiques de la Tunisie sont de nature à lui permettre d’occuper une place de choix pour le développement d’une flore riche et variée comprenant un important potentiel en plantes aromatiques et médicinales.

La superficie totale consacrée aux PAM a été estimée, en 2011, à 1.396 hectares. Le secteur ne contribue, actuellement, qu’à hauteur de 0,8% de la production agricole et de 1% à l’effort d’exportation. Il offre 250.000 journées de travail par an, ce qui correspond à 0,9% des journées de travail offertes par le secteur agricole.

Malgré l’important potentiel et la grande richesse floristique de la Tunisie, l’étude note que le romarin et le myrte constituent les seules espèces spontanées exploitées par les entreprises d’une manière organisée, pour l’extraction des huiles essentielles. Les PAM tunisiennes se vendent essentiellement sous les formes séchée, fraîche, graines, huile essentielle et eaux florales.

La production des matières premières PAM biologiques a enregistré une hausse de 1% de la production totale en 2011, atteignant 20.000 tonnes.

Les exportations tunisiennes de PAM sont évaluées, toujours selon l’étude, à 27,3 MDT en 2011, et se composent de Néroli -produit phare des PAM tunisiennes-, de Romarin, de l’huile essentielle d’orange, des eaux de fleurs d’orange, de l’huile essentielle de myrte et les eaux de fleurs de rose.

32ème rang mondial…

A l’échelle mondiale, la Tunisie est classée 32ème en matière de production des huiles essentielles. Ses principaux clients sont la France, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Unis, l’Allemagne, les Etats-Unis d’Amérique et les pays maghrébins.

Le chef de cabinet du ministre de l’Agriculture, Adel Saied, a fait état lors de la journée d’information de l’accroissement de la demande de plantes, à l’échelle nationale et internationale ainsi que de la présence de compétences tunisiennes dans ce domaine, soulignant que ce secteur a connu une évolution dans le domaine de la production et des huiles végétales, dont la valeur est passée à 26 millions de dinars en 2012, contre 6 MDT en 1999.

Le ministère, a-t-il dit, œuvre actuellement à mettre en place une stratégie visant le développement des investissements dans ce secteur et l’amélioration de sa rentabilité. Pour ce faire, il a souligné l’impératif de renforcer la compétitivité à l’export du secteur et de s’orienter vers la production biologique des plantes.

Chedly Belkhoja, gérant de la société «les Vergers de Tunisie», spécialisée dans le séchage des PAM et des huiles essentielles, a indiqué à TAP que ce secteur est porteur pour l’économie tunisienne malgré certaines difficultés liées au manque de main-d’œuvre qualifiée en matière de collecte. La société qu’il représente et dont la création remonte à 1974 est totalement exportatrice et a produit, en 2012, environ 400 tonnes de PAM.

Intitulée «Amélioration de la qualité et du positionnement des plantes aromatiques et médicinales», l’étude a été élaborée par la société d’études et de prestation de services “Agro-Services” et présentée au cours d’une journée d’information organisée par l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA).

WMC/TAP