Lutte contre le terrorisme : Pourquoi pas l’option suisse

terrorisme-police.jpgLes corps de sécurité nationale pourraient manquer de moyens pour éradiquer le terrorisme qui nous prend tous par surprise. Beaucoup d’hypothèses ont été émises pour faire face au fléau. Nous considérons que l’option suisse d’armée populaire serait la moins coûteuse et certainement la plus rapide à mettre en place.

L’irruption du terrorisme, personne ne s’y attendait, même si certains analystes la sentaient inéluctable. Une sorte de passage obligé lié au pouvoir des islamistes pour une affaire d’obédience idéologique et de nébuleuse spirituelle.

Il ne sert à rien de s’essouffler, à présent, à épiloguer à l’infini sur l’implantation d’Al Qaïda, sa stratégie, ses réseaux et ses appuis extérieurs. Le terrorisme est là et il frappe avec le génie du mal de la “Piovra“. La seule attitude positive consisterait, selon nous, à être pragmatique et efficace. A la vitesse où le phénomène se répand, sous peu l’économie et l’Etat se seront décomposés, si on n’y fait face.

La collectivité pourrait participer activement à l’endiguement du phénomène, puis, au stade final, à son éradication.

Quels moyens peut-on allouer à cette mission?

La lutte contre le terrorisme, affaire exclusive aux corps de sécurité?

Epuisés à l’extrême par trois ans d’agitation révolutionnaire, nos corps de sécurité sont durement éprouvés. Nous saluons toutefois l’esprit de sacrifice de ceux qui ont été fauchés, indument, injustement et qui ont donné leur vie pour la défense de la patrie, depuis le 14 janvier de la liberté. Nous nous solidarisons avec tous les autres qui ont été mutilés et qui renouvellent, à maintes fois, leur foi à payer le prix du sang pour défendre la Tunisie et les Tunisiens. Pour tous, la patrie a témoigné de sa gratitude et de sa reconnaissance pour la noblesse des valeurs auxquelles ils s’attachent. L’un des principaux acquis de la révolution du 14 janvier aura été de faire émerger un dispositif de sécurité résolument républicaine. Et ce n’est pas le moindre des acquis pour consolider la transition démocratique.

Il reste que nos forces de sécurité, pour avoir l’avantage de la bravoure, n’ont pas l’avantage du nombre. Cette donnée constitue une fragilité regrettable, outre que le degré d’équipement actuellement disponible pourrait manquer.

Doit-on pour autant baisser les armes ou se ruiner pour se dresser debout face au terrorisme?

La défense civile à la manière de l’armée suisse

Alentour, d’aucuns préconisent la solution “sécuritaire toute“. L’on ne s’accorde pas avec ce choix. Nous désapprouvons une rafle nationale contre tous les suspects avec des gardes à vue à n’en pas finir et qui nous feraient revenir vers les temps dictatoriaux que le peuple a définitivement révoqués.

S’attaquer au “parti de l’étranger“ est une solution maximaliste qui nous rebute. Heureusement que dans notre pays la conscription pour l’appel sous les drapeaux est la règle de l’Etat. Tous les Tunisiens sont égaux face au devoir patriotique et la vie de tout Tunisien vaut celle d’un tout autre Tunisien. Nous avons grandi avec cette conviction, bien ancrée dans notre mental et notre esprit.

Nous préconisons la mobilisation de tous les réservistes de l’armée tunisienne, dont votre serviteur. Formés à l’esprit et aux techniques du combat, je serai enchanté de réendosser l’uniforme au service de la patrie. Nous pouvons constituer un corps d’appoint immédiatement mobilisable. Le déploiement de toutes ces recrues pour la protection des objectifs civils libérerait les autres corps sécuritaires actuellement déployés et dont le redéploiement aux autres endroits sensibles serait plus utile et plus efficace.

Avec notre expérience apprise sous les drapeaux et toute l’expérience pratique cultivée au cours de nos vies professionnelles, nous pourrons assurer toutes les fonctions de la lutte effective et de la collecte du renseignement en peu de temps. La coordination avec les corps organisés serait quasi immédiate. La Tunisie s’est toujours comparée à la Suisse, voilà une occasion bien concrète d’adopter un plan de sauvegarde populaire inspiré par la Suisse. Tout nous prédispose à le réussir.