Sondage IRI/septembre 2013 (4) : Les Tunisiens préfèrent que quelques grands partis dominent la scène politique

sondage-tunisiens-2013.jpgLe sondage de l’International Republican Institute (IRI) réalisé à la mi-juin 2013 ne nous dit pas si les évènements intervenus en Tunisie depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, ont modifié, à quel point et de quelle manière la perception qu’ont les Tunisiens des acteurs politiques, de leurs visions et actions. Mais il n’en est pas moins utile car apportant des éléments intéressants sur la question électorale.

Et la première conclusion qui saute aux yeux, c’est que le paysage politique dans lequel ils ont vécu depuis le 14 janvier 2011 est loin de plaire à une majorité de Tunisiens. En effet, appelés à choisir entre quatre configurations –un petit nombre de coalitions de grands partis, un petit nombre de coalitions de petits partis, un petit nombre de grands partis concurrents ou –ce qui est un petit peu la situation actuelle- de nombreux petits partis concurrents-, les Tunisiens se prononcent en grand nombre (45%) pour le troisième scénario (quelques grands partis), et un degré moindre pour le premier (un petit nombre de coalitions de grands partis, 26%), et beaucoup moins pour le deuxième (13%) et le quatrième (9%).

Moralité de l’histoire : les Tunisiens (à 71%), visiblement soucieux de stabilité, en ont marre des petits partis. Et c’est pour cette raison qu’ils sont largement favorables -40% approuvent fortement et 19% approuvent quelque peu- l’établissement, à l’occasion des prochaines élections, d’un seuil imposant à chaque parti ou candidat d’en obtenir un pourcentage minimum de voix pour obtenir un siège à l’assemblée parlementaire.

Si ces élections avaient eu lieu à la mi-juin 2013, les Tunisiens auraient donné leur suffrage à Nidaa Tounes (22%), Ennahdha (16%), Al Jabha Al Chaabia (6%), à Ettakatol, Al Aaridha Al Chaabia et au Parti Al Joumhouri (2% chacun), au CPR et à Al Wafa (1%), etc.

Mais aux yeux des Tunisiens, les partis politiques ne sont pas tous aptes à bien gérer toutes les questions leur tenant à cœur. Ainsi Ennahdha est jugé en mesure de faire du bon travail surtout dans la lutte contre la corruption (20%), la sécurité (19%), la croissance économique (18%), la lutte contre le chômage (17%), puis l’élaboration de la Constitution et le niveau de vie (16%). Le parti islamiste obtient ses plus mauvais scores dans les libertés civiles (15%) et les droits de la femme (14%).

Nidaa Tounes fait mieux qu’Ennahdha dans pratiquement tous les domaines -en matière économique (22%), sécuritaire (22%), niveau de vie (20%), libertés civiles et les droits de la femme (19%), l’élaboration de la Constitution (18%)-, sauf dans la lutte contre la corruption (15%).

Mais alors que les prochaines élections pointent à l’horizon, une bonne partie des Tunisiens (31%) n’a pas encore décidé pour qui voter, alors que 20% le savent déjà et 30% sont décidés à voter pour un parti autre que celui pour lequel ils ont accordé leur suffrage le 23 octobre 2011.

Pour l’élection présidentielle, c’est Béji Caïd Essebsi qui est encore donné vainqueur (18%) devant Hamadi Jebali (11%). Arrivent loin derrière Hamma Hammami (5%), Ali Laarayedh (4%), Ahmed Néjib Chebbi (3%), puis Taieb Baccouche, Rachid Ammar, Moncef Marzouki et Hechmi Hamdi avec 2% pour chacun d’entre eux.

Toutefois, le classement est sensiblement différent lorsqu’il s’agit de dire si l’on approuve, désapprouve ou l’on est indifférent vis-à-vis de ces personnalités. A cette aune-là, le leader est Rachid Ammar avec un taux d’approbation de 60%, suivi de Béji Caïd Essebsi (51%), Hammadi Jebali (50%), Ali Laarayedh (49%), et Samir Dilou (42%). Tous les autres sont sous la barre des 40%.

——————

Lire aussi :

Sondage IRI/septembre 2013 (1) :
Les 2/3 des Tunisiens pensent que les choses vont dans «la mauvaise direction»

Sondage IRI/septembre 2013 (2) : Les Tunisiens, la démocratie et les institutions démocratiques