OMC : le nouveau directeur général imprime sa marque

ad8e74672d5b1ca8e28b73e0dd87871e023a0c35.jpg
à Genève, le 9 septembre 2013 (Photo : Alain Grosclaude)

[23/09/2013 13:42:16] Genève (AFP) Le nouveau directeur général de l’OMC (organisation mondiale du commerce), le Brésilien Roberto Azevedo, est en train de faire bouger cette institution, en lui appliquant de nouvelles règles de fonctionnement pour la rendre plus efficace, à trois mois de la conférence de Bali.

“Nous tenons des réunions aux objectifs mieux ciblés, elles commencent à l’heure prévue et les interventions sont limitées à 60 secondes”, a déclaré lundi le directeur général, lors d’une conférence de presse, trois semaines après sa prise de fonctions le 1er septembre.

“Je constate qu’il y a un esprit très différent à l’OMC aujourd’hui, la dynamique est différente”, a-t-il dit, en ajoutant qu’il demandait instamment aux ambassadeurs des Etats-membres accrédités auprès de l’OMC de venir aux réunions.

En outre, M. Azevedo assiste personnellement aux réunions qu’il co-préside avec les présidents de séance.

Selon lui, “cette combinaison président+directeur général donne de bons résultats”, et a déjà permis de débloquer de nombreuses questions en suspens entre les 159 membres de l’OMC, qui cherchent à se mettre d’accord avant la tenue de la conférence ministérielle de Bali, en décembre prochain.

M. Azevedo a pris la succession du Français Pascal Lamy, qui a cumulé 2 mandats de 4 ans, avant de prendre sa retraite.

42d69b44671f26e8c04a0bc956d1a3ec47b649c6.jpg
à Genève, le 9 septembre 2013 (Photo : Alain Grosclaude)

Pour le nouveau directeur général, il faudrait que les négociations préparatoires à la conférence de Bali soient bouclées avant la fin octobre.

Selon une source européenne, il est “vrai” que la situation est différente à l’OMC, avec l’arrivée de M. Azevedo, qui bénéficie d’un effet “lune de miel” auprès des Etats-membres. “Mais il est clair aussi que les Etats-membres veulent une nouvelle direction au sein de l’OMC, après les deux mandats de M. Pascal Lamy”, a-t-on ajouté sous couvert d’anonymat.

La conférence ministérielle de Bali, qui doit débloquer les négociations commerciales internationales au point mort, est “une priorité pour nous, je ne peux pas faire de prévisions quant à ses résultats”, a averti M. Azevedo, qui veut faire passer un message, selon lequel “d’ici fin octobre, les négociations doivent avoir progressé dans tous les domaines”.

Pour M. Azevedo, “le gros des négociations n’a pas encore trouvé de solutions”, et il n’y a qu’une “toute petite part” des problèmes qui ont été résolus. “Nous allons essayer de renverser d’ici fin octobre ce déséquilibre”, a-t-il dit.

Les négociations sont menées sur plusieurs dossiers en même temps, l’agriculture, la facilitation des échanges, et la question des pays en développement les moins avancés.

La règle des “60 secondes” pour discuter de tous ces problèmes à l’OMC est un “traitement de choc” pour les Etats-membres, tout comme celle de commencer les réunions à l’heure. “Quand la réunion doit commencer à 10 heures, elle commence à 10h00 et les portes sont closes, même s’il n’y a que 2 états-membres, la prochaine fois tout le monde est à l’heure”, a encore indiqué M. Azevedo, qui est un homme du terrain, après avoir représenté le Brésil pendant des années au sein de cette organisation en tant qu’ambassadeur.

Le nouveau directeur général va se rendre prochainemement en Asie pour assister à une réunion de l’APEC, une association de coopération entre les pays de la zone Asie-Pacifique.

6115771f5414c1cdc3c53f48f743f1347905c2a5.jpg
à Genève, le 9 septembre 2013 (Photo : Alain Grosclaude)

“Jy vais pour rencontrer des décideurs, je ne voyage pas pour faire des discours”, a-t-il dit, en espérant que ces entretiens pourront l’aider à boucler les négociations avant Bali.

“La conférence ministérielle de Bali n’est pas un point d’aboutissement ultime” pour l’OMC, “c’est seulement un jalon, une étape”, dans le processus de libéralisation du commerce mondial, a-t-il encore rappelé à ceux qui mettent des espoirs trop élevés dans les résultats de Bali.