Il faut sauver les centrales à gaz européennes, plaide GDF Suez

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ée dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, le 2 mai 2013, à Paris (Photo : Bertrand Guy)

[11/09/2013 09:04:34] Paris (AFP) Il faut “sauver” les centrales électriques à gaz européennes en rémunérant leurs capacités, a plaidé mercredi le patron de GDF Suez Gérard Mestrallet, dénonçant la destruction “dans l’indifférence” de tout un pan de l’industrie énergétique du Vieux Continent.

Dans une intervention au congrès annuel de l’Association française du gaz, le patron de l’énergéticien français a regretté que le secteur ait fermé ou mis à l’arrêt ces dernières années “30 à 40 gigawatts” (GW) de centrales électriques à gaz, dont 10 GW pour son groupe, soit “30 fois” la puissance de la centrale nucléaire française de Fessenheim, sans que les autorités ne s’en inquiètent.

“On ne peut pas laisser notre industrie énergétique européenne se détruire en partie, dans le silence et dans l’indifférence”, ne serait-ce parce que “les centrales a gaz sont extrêmement utiles pour servir de back-up (renfort en cas de pics de consommation électrique, ndlr) et feront défaut si on les laisse se fermer”, a plaidé M. Mestrallet.

“Cela devrait appeler l’attention de tous les décideurs, les centrales à gaz ferment les unes après les autres et il est urgent de redéfinir la politique énergétique européenne, ses ambitions et ses moyens”, a-t-il développé.

Ces fermetures découlent de plusieurs facteurs, dont une chute des prix de gros de l’électricité, un regain de compétitivité du charbon et des politiques qui favorisent la production d’énergies renouvelables (éolien, solaire) au détriment des énergies conventionnelles et leur donnent la priorité sur les réseaux électriques.

Pourfendant l'”instabilité des règles européennes” et la “balkanisation des politiques énergétiques” des différents Etats membres, M. Mestrallet a de nouveau appelé l’Union européenne à freiner le développement des énergies renouvelables, qui revient selon lui à ajouter des surcapacités à un marché déjà surchargé.

“Dans le secteur énergétique, depuis 5 ou 6 ans, on a massivement subventionné des créations de capacités additionnelles, ces surcapacités-là s’ajoutant aux surcapacités existantes, et les entreprises sont le dos au mur, contraintes de faire un travail d’élimination et de fermeture” de leurs installations les moins rentables comme les centrales à gaz.

Au contraire, “il faut d’abord sauver les centrales à cycle combiné à gaz, avant de subventionner l’installation de capacités supplémentaires, en mettant en place des paiements de capacités”, a plaidé le patron de GDF Suez.

Les mécanismes de capacité permettent de rémunérer des centrales électriques d’appoint, même lorsqu’elles ne fonctionnent pas, au nom de leur contribution à la sécurité de l’approvisionnement électrique. Un tel système est notamment à l’étude en France. M. Mestrallet avait déjà lancé un appel en ce sens lors d’une intervention mardi au siège du Parlement européen à Strasbourg, au nom d’un groupement de neufs grands énergéticiens européens, dont GDF Suez, les géants allemands RWE et EON et l’italien Enel.