Venezuela : le ministre des Finances reconnaît les difficultés de la politique économique

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énézuélien Nelson Merentes, le 22 août 2013 à Caracas (Photo : Leo Ramirez)

[02/09/2013 07:00:24] Caracas (AFP) Le ministre des Finances vénézuélien Nelson Merentes a reconnu dimanche que la politique économique menée par le gouvernement n’avait pas rencontré le même succès que ses initiatives sociales.

“Le gouvernement a été approuvé lors de 18 élections, il a rencontré un grand succès en matière sociale mais il n’est pas parvenu à la même réussite en matière économique”, a-t-il admis dimanche lors d’un entretien avec des journalistes.

M. Merentes, un ancien gouverneur de la banque centrale, a notamment pointé du doigt l’existence du marché parallèle du dollar. “On l’appelle le dollar parallèle. C’est ce qui perturbe et suscite les anxiétés de la société vénézuélienne”, a-t-il estimé.

Il a appelé à une réforme de la loi sur les marchés des changes qui “n’a pas atteint ses objectifs”. Il a aussi recommandé des changements pour ressusciter le courtage boursier.

Les autorités du pays suivent une politique de strict contrôle des changes avec un taux de change officiel de 6,30 bolivars pour un dollar. Mais il est très difficile d’obtenir des dollars sur le marché officiel ce qui provoque son envolée sur le marché parallèle où il atteint jusqu’à six fois plus.

Pour répondre à la demande, la Banque centrale vénézuélienne a procédé entre mars et août à quatre adjudications de dollars destinées aux voyageurs et à certains secteurs de l’économie à un taux estimé de 11,7 bolivar pour un dollar pour les individus et 10,9 bolivar pour les entreprises.

“Il entre au Venezuela environ 47 milliards de dollars (par an) du fait de l’activité économique. La question est de savoir si cela est suffisant ou non”, s’est-il interrogé, en estimant pour sa part que “c’est suffisant pour l’économie et le bien-être de la population”.

Il a jugé qu’il y “a un consensus pour prendre des mesures qui favoriseraient une meilleure gestion de l’économie, tant dans l’opposition qu’au gouvernement”, faisant référence à plusieurs réunions organisées avec les représentants des différents secteurs de l’économie.

Certains analystes n’écartent pas la possibilité d’une nouvelle dévaluation, comme celle qui en février a vu le taux officiel passer de 4,3 à 6,3 bolivar pour un dollar. Celle-ci pourrait intervenir après les élections municipales de décembre.

Le manque de devises est l’une des principales causes de l’inflation qui a atteint 20,1% en 2012 et devrait augmenter à 29% cette année 29%, selon les prévisions de la Banque centrale.

La croissance ralentit avec un taux d’augmentation du produit intérieur brut de 1,6% au premier semestre, quatre point de pourcentage sous son niveau pour la même période l’année dernière. La Banque centrale prévoit pour l’ensemble de l’année un taux d’environ 3%.

Le Venezuela dispose d’importants revenus du fait de la manne pétrolière, le pays abritant les plus importantes réserves au monde.