Lait néo-zélandais contaminé : la demande en Europe dopée

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ères (Photo : Jean-Pierre Muller)

[21/08/2013 11:02:35] Paris (AFP) La demande en produits laitiers européens est en hausse, certains acheteurs, asiatiques notamment, se reportant sur les produits du Vieux-Continent après les déboires du géant néo-zélandais Fonterra en Chine, a-t-on appris mercredi auprès de l’Association de la transformation laitière française (Atla).

“L’ensemble des opérateurs montrent une certaine défiance vis-à-vis des produits néo-zélandais et se reportent vers l’Europe”, commente Gérard Calbrix, économiste à l’Atla.

Les cours de la poudre de lait entier en France ont par exemple progressé de 20 euros, à 3.700 euros la tonne, entre la semaine 32 (du 5 au 11 août) et la semaine 33 (du 12 au 18 août), détaille l’économiste.

Même chose en Allemagne où les cours de la poudre de lait entier ont bondi de 40 euros, à 3.775 euros la tonne, sur la période, la poudre de lait écrémée progressant elle de 50 euros, à 3.330 euros la tonne.

“Et ce mouvement de hausse des cours devrait s’accentuer à la rentrée, avec la reprise de l’activité, d’autant que la collecte est en baisse de 2% en France ces dernières semaines, par rapport à la même période en 2012”, souligne M. Calbrix.

La production de lait a été ralentie par la chaleur de juillet. Mais surtout, un grand nombre de producteurs de lait ont arrêté leur activité – par exemple -10% d’éleveurs en Poitou-Charentes – les agriculteurs délaissant l’élevage pour se concentrer sur la culture des céréales, dont les cours ont été au plus haut l’an dernier, explique l’économiste.

Début août, le groupe coopératif Fonterra, premier exportateur de produits laitiers dans le monde, a reconnu avoir trouvé des toxines botuliques dans certaines de ses marchandises. Ces révélations ont suscité un grand émoi en Chine, pays traumatisé par le scandale du lait pour bébé produit sur place et frelaté à la mélamine qui avait tué six enfants et rendu malade 300.000 autres en 2008.

Depuis cet épisode, les familles chinoises qui le peuvent s’approvisionnent en lait infantile auprès des marques étrangères, jugées plus sûres sur le plan sanitaire. Un marché juteux pour des grands groupes comme Fonterra, Nestlé ou Danone, sachant que la Chine est de loin le plus gros importateur de produits laitiers dans le monde.