France : les exportations d’armement en forte baisse

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éfense Jean-Yves Le Drian à Matignon, le 17 juillet 2013 (Photo : Patrick Kovarik)

[22/07/2013 18:24:54] Paris (AFP) Les exportations françaises d’armements se sont élevées à 4,8 milliards d’euros de prises de commandes en 2012, en baisse de 26% par rapport à 2011, selon le rapport au Parlement du ministère de la Défense rendu public lundi par la Délégation à l?information et à la communication de la Défense (Dicod).

En 2011, les prises de commandes s’étaient élevées à 6,5 milliards d’euros. La France s’est maintenue en 2012 “parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de matériels de défense”, souligne le rapport qui explique la baisse “par un faible nombre de contrats de plus de 200 millions d’euros obtenus”.

“Toutefois, il faut souligner que les exportations d’armement s’apprécient essentiellement dans la durée”, explique le rapport qui précise que “le marché de l’armement (…) fonctionne par cycles et le poids de contrats majeurs est prépondérant”.

Le montant des exportations françaises “est consolidé autour d’un socle de contrats inférieurs à 200 millions d’euros qui constituent la partie stable du marché”, poursuit le rapport.

La Dicod explique la baisse de ces commandes par une concurrence internationale accrue sur le marché de l’export, conséquence d’une “contraction des demandes domestiques dans les principaux pays occidentaux”, amenant “les leaders du marché (à se) montrer particulièrement agressifs sur le plan commercial” en offrant “à leurs clients des conditions particulières qui leur permettent de distancer leurs concurrents”.

Elle pointe notamment du doigt “la présence accrue des Etats-Unis à l’export afin de faire face à la réduction de son marché domestique et à l’émergence de nouveaux exportateurs” tels la Corée du Sud, la Turquie, la Chine ou le Brésil.

Sur les 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés par le secteur industriel de la Défense en 2012, qui s’appuie sur “un tissu économique, social et industriel d’environ 150.000 emplois”, structuré autour “d’une dizaine de grands groupes et de 4.000 PME”, près d’un tiers provient de l’exportation.

En 2012, l’Asie-Pacifique est devenue la principale destination des exportations françaises avec “52% des prises de commandes”.

Avec 1,2 milliard d’euros de commandes, l’Inde est devenue en 2012 le premier partenaire commercial de la France, devant l’Arabie saoudite (636,1 millions), la Malaisie (461 millions), les Etats-Unis (208,4 millions) et la Russie (185,4 millions), selon le rapport.

Quatre grandes aires géographiques se répartissent en 2012 l’essentiel des commandes d’armement mondiales: le Proche et le Moyen-Orient (32,9%), l’Asie (24,6%), l’Europe (7,7%) et l’Amérique du sud (2,8%).

Dix pays concentrent plus de la moitié des importations mondiales (54%) avec l’Arabie saoudite en tête, suivie de l’Inde, des Emirats arabes unis, des Etats-Unis, de l’Australie, du Royaume-Uni, de l’Irak, de l’Algérie, de la Corée du Sud et d’Israël.

Le montant total des dépenses militaires dans le monde a atteint 1.244 milliards d’euros en 2012, soit une baisse de 0,5% par rapport à 2011, rappelle le rapport. En revanche, les exportations mondiales d’armements ont augmenté d’environ 9% cette même année.

Dans une “démarche de transparence”, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait présenté en novembre dernier le premier rapport au Parlement sur les exportations d’armement pour l’année 2011.

Cette année, sa publication a été avancée “pour le rendre disponible aux parlementaires avant l’été”, explique M. Le Drian dans le préambule du rapport, s’engageant à en présenter les conclusions au Parlement en “septembre”, en réunissant “les membres de la commission des Affaires étrangères et de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, ainsi que ceux de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat”.