Aéronautique : Le show de Mehdi Jomaa au Salon du Bourget (2 et fin)

salon-bourget-2013.jpgArrivée en Tunisie en 2009, Aerolia, la filiale d’Airbus, entend y créer une chaîne aéronautique complète. Le prochain pas sur cette voie sera le développement d’une activité d’engineering (calcul et dessin de structures) pour répondre aux besoins de l’Europe dans ce domaine. Ce qui est de nature à satisfaire l’ambition du gouvernement d’une montée en gamme de la filière. Que le ministre de l’Industrie, Mehdi Jomaa, promet d’encourager et de soutenir.

Lancée en 2003, l’industrie des composants aéronautiques a connu, depuis cette date, une très forte croissance. Cette filière compte aujourd’hui une quarantaine d’entreprises –dont 37 sont membres du Groupement des Industries Tunisiennes Aéronautiques et Spatiales (GITAS)- représentant tous les métiers. Elle a créé 7.500 emplois et vu son chiffre d’affaires multiplié par cinq à 250 millions de dinars. Une réussite que la Tunisie doit à Airbus qui a choisi d’y implanter une filiale baptisée Aerolia. Dont la progression est, elle-même, emblématique de l’évolution de l’ensemble du secteur.

Christian Cornille, président directeur général d’Aerolia, se rappelle encore des conditions exceptionnelles du démarrage de la filiale tunisienne. Créée début 2009, «l’usine est entrée en production en octobre de la même année», et a connu une «rapide montée en puissance», souligne son premier responsable.

L’usine tunisienne d’Aerolia occupe d’ailleurs une place à part dans le groupe Airbus. «Ce que nous réalisons en Tunisie, nous ne le faisons nulle part ailleurs», insiste Christian Cornille. Qui entend continuer sur sa lancée en vue de «créer une chaîne aéronautique complète».

Le prochain pas sur cette voie sera le développement d’une activité d’engineering (calcul et dessin de structures) pour répondre aux besoins de l’Europe dans ce domaine. Entrée dans le monde de l’aéronautique il y a dix ans, la Tunisie a les moyens de concrétiser son ambition de monter en gamme dans cette industrie en continuant sur sa lancée.

Ce saut qualitatif, le PDG ne doute pas un instant que l’industrie des composants aéronautiques tunisienne puisse le faire, car, selon lui, «ce qui caractérise le plus ce pays c’est le niveau de savoir-faire qui est exceptionnel».

De fait, la Tunisie, qui met tous les ans sur le marché 65.000 diplômés de l’enseignement supérieur, compte 365.000 étudiants, dont 33% orientés vers les sciences de l’informatique, indique Noureddine Zekri, directeur général de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur –Foreign Investment Promotion Agency (FIPA).

Ces compétences présentent, de surcroît, l’avantage d’avoir un «coût compétitif». A cela s’ajoute également le soutien actif des autorités aux investisseurs étrangers. «Noureddine Zekri a été tout le temps à nos côtés», souligne le patron d’une société implantée dans la zone industrielle de Mghira où l’industrie aéronautique tunisienne s’est installée autour d’Aerolia.

Cette politique du gouvernement d’encouragement et de soutien aux entreprises du secteur n’est pas près de changer. «Nous allons encourager» cette activité, promet Mehdi Jomaa, ministre de l’Industrie. Car, explique le responsable tunisien, la Tunisie compte énormément sur cette industrie pour qu’elle l’aide à atteindre deux objectifs vitaux pour elle: créer des emplois pour les jeunes et contribuer au développement des exportations du pays.