Tunisie : Nécessité de décentraliser la gestion publique, mais…

Par : TAP

La décentralisation de la gestion des dépenses publiques, au niveau régional, à
travers le transfert de compétences d’audit et d’exécution des budgets, c’est
l’un des chantiers prioritaires à engager, en Tunisie. C’est Elyes Fakhfakh,
ministre des Finances, qui l’affirme, précisant qu’il est temps de raisonner
«performance» et gestion budgétaire par objectifs (GBO) au niveau régional,
d’autant que cette démarche (GBO), relancée depuis 2012, ne couvre que les
administrations centrales, a-t-il souligné, lors d’un atelier-débat organisé,
vendredi, sur le thème «Renforcer la culture de la transparence et de
l’intégrité en Tunisie pour réussir la transition vers la stabilité, la
croissance et la création d’emplois».

Tout en reconnaissant que la Tunisie avance à petits pas dans ce domaine, M.
Fakhfakh a indiqué que plusieurs réformes ont été engagées en la matière. Il
s’agit, pour l’essentiel, de la mise en place d’un système de gestion budgétaire
par objectifs axé sur l’évaluation des résultats et performances et des réformes
visant la lutte contre la fraude fiscale et l’ancrage de la transparence
fiscale.

Il a fait savoir qu’un portail d’informations relatives à l’exécution des
budgets des ministères, des municipalités et autres établissements publics,
élaboré par son département, est actuellement en phase de test.

L’objectif de ce portail est de faciliter l’accès de l’information à tous.
L’atelier a été l’occasion de débattre de plusieurs questions liées,
essentiellement, à la déclaration du patrimoine des hauts fonctionnaires de
l’Etat et au système des marchés publics.

Sur ces points, Abderahmane Ladgham, ministre de la Gouvernance et de la Lutte
contre la corruption, présent au débat, a indiqué qu’un décret-loi portant sur
la refonte du système de passation des marchés publics, l’un des secteurs les
plus mal gouvernés selon le ministre, est en cours de préparation.

Au sujet de la déclaration des patrimoines des hauts fonctionnaires de l’Etat,
il a indiqué que 2.400 responsables ont déclaré leur patrimoine en 2012 sur un
total de 5.000, relevant la nécessité d’appliquer la loi en vigueur en matière
d’obligation de déclaration du patrimoine.

L’atelier a clôturé la conférence sur «la transparence et l’intégrité dans la
gouvernance publique en Tunisie», organisée les 19, 20, 21 juin 2013, par
l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)
conjointement avec les ministères des Finances et de la Gouvernance et de Lutte
contre la corruption.

WMC/TAP