Quatre micros et un ordinateur pour produire une image en 3D d’un lieu clos

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à Paris (Photo : Emmanuel Glachant)

[17/06/2013 22:35:46] WASHINGTON (AFP) Il suffit de quatre microphones et d’un simple programme informatique pour produire une image en trois dimensions (3D) très précise d’une pièce dans un bâtiment, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis qui se fonde sur la technique d’écholocalisation.

Les aveugles développent parfois des capacités surprenantes pour percevoir les contours d’une pièce où ils se trouvent à partir des sons entendus. Les chauves-souris et les dauphins utilisent la même technique d’écholocalisation pour se déplacer, expliquent les auteurs de cette recherche parue dans les Comptes rendus de l’Académie nationale américaine des sciences (PNAS).

Ces chercheurs de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse) ont mis au point un logiciel informatique qui reproduit cette capacité à partir des sons émis par quatre micros disposés à différents endroits d’une pièce.

“Notre logiciel peut produire une carte en 3D d’une simple pièce avec une précision de quelques millimètres”, explique Ivan Dokmanic, un des chercheurs.

“Chaque micro capte le son provenant directement d’une source aussi bien que les échos venant de différents murs”, poursuit le scientifique.

Le logiciel informatique compare ensuite les signaux de chaque micro, et les décalages infinitésimaux entre ces signaux sonores sont utilisés par l’ordinateur pour calculer non seulement la distance entre les micros mais aussi les distances des micros aux murs et la source de l’écho.

“Ce système permet de dire si l’écho d’un son rebondit pour la première ou la deuxième fois et détermine la signature unique de chacun des murs”, souligne encore Ivan Dokmanic.

Ces chercheurs ont testé leur logiciel avec une source sonore très claire dans une pièce vide dans laquelle ils ont changé la position d’une paroi mobile.

Ils ont effectué une autre expérience dans un lieu plus complexe à savoir une chapelle de la cathédrale de Lausanne avec de bons résultats partiels.

De nouveaux tests utilisant davantage de micros devraient améliorer encore les résultats, selon les auteurs de cette recherche.