Ces Tunisiens qui nous font oublier la grisaille actuelle

tunisiens-honneur-2013.jpgEn cette période de grisaille marquée par le terrorisme, le nihilisme et l’embrigadement de la jeunesse dans des causes qui ne les concernent pas, tel le djihadisme en Syrie, en Irak, au Mali… quatre jeunes tunisiens talentueux, formés par une Tunisie moderniste, donnent l’exemple contraire et s’imposent, à l’international, en se distinguant par leur créativité et la qualité de leur savoir-faire.

Le premier,Anis Aouini, ingénieur de l’Institut des sciences appliquées et de technologie (INSAT), a inventé la «Saphonian», l’éolienne du futur. Il s’agit, selon ses propres termes, d’«une technologie de rupture» inspirée de ce qui faisait la gloire de l’ambitieuse cité de Carthage, en l’occurrence sa flotte de voiliers.

Cette invention, qui permet de produire de l’énergie électrique issue du vent, a été développée entièrement par la société tunisienne Saphon Energy

A la faveur de cette invention, il s’est vu décerner, à Vienne en Autriche, le prix de la «Best idea award en 2013».

L’industrialisation de son invention est possible en Tunisie pour peu que les pouvoirs publics promulguent une législation incitative en faveur des énergies renouvelables. Le taux d’intégration serait, selon Anis Aouini, de l’ordre de 80%.

Le second, Amine Zouba, est un jeune ingénieur tunisien et étudiant en mastère et originaire du gouvernorat de Tozeur. Il s’est vu attribuer, aux Emirats arabes unis (EAU) “le prix Khalifa international pour les palmiers-dattiers”.

Le jeune chercheur a été classé au second rang sur un total de 132 candidats représentant 24 pays dont 17 pays arabes, au niveau “des meilleures techniques distinguées, dans le domaine de la plantation des palmiers”, pour son projet de recherche, sous le titre “Promotion des techniques culturales des sous-produits palmiers”.

Le jeune ingénieur a révélé que “les examens et les expériences effectués ont démontré que le nouveau milieu cultural en Tunisie est capable de remplacer avec une grande efficience les produits importés habituellement des pays européens ou asiatiques qui proviennent des résidus des noix de coco».

Le troisième, Ridha Kheder, est un artisan boulanger basé à Paris en France. Il vient de remporter le Grand Prix de la meilleure baguette de France.

Ce prix permet à Ridha Kheder, propriétaire depuis 7 ans de la boulangerie «Au Paradis du Gourmand», d’approvisionner l’Élysée –résidence du président de la République française- pendant un an.

Agé de 40 ans, Ridha Kheder, originaire d’une famille de Kairouan, a expliqué cette performance par son acharnement au travail pendant 25 ans, rappelant qu’il avait commencé à confectionner le pain à Paris, à l’âge de 15 ans.

Il a annoncé que, suite à cette consécration hyper-médiatisée à travers le monde, il a eu des propositions pour créer des boulangeries aux Etats-Unis et au Brésil. Il a annoncé également que l’ambassade et le consulat de Tunisie à Paris lui ont demandé de les approvisionner en baguette.

Il a formé l’espoir de créer une chaîne de boulangeries en Tunisie et de voir ce genre de concours s’organiser dans le pays.

Pour remporter le Grand prix de la meilleure baguette de Paris, les produits déposés doivent mesurer entre 55 et 65 cm, peser entre 250 et 300 grammes et avoir une teneur en sel d’un niveau de 18 grammes par kilo de farine. Les baguettes sont ensuite jugées selon des critères de cuisson, de goût, de mie, d’odeur et d’aspect.

Le quatrième, Mohamed Harmel, est un jeune écrivain. Il vient d’éditer son premier roman «Sculpteur de masques». Architecte de formation, Mohamed Harmel a eu le grand mérite de donner à voir dans son ouvrage l’intérêt de réfléchir sur son patrimoine tribal et d’œuvrer à l’améliorer. A la fois récit d’aventure et expérience initiatique, ce conte confronte l’émergence de l’individualité et la création artistique aux codes de la tribu, à travers le thème de la sculpture.