Portugal : le Premier ministre défend le nouveau tour de vis budgétaire

photo_1366373360604-1-1.jpg
à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[19/04/2013 12:12:18] LISBONNE (AFP) L’adoption d’un nouveau tour de vis budgétaire au Portugal, qui doit compenser les mesures rejetées récemment par la Cour constitutionnelle, était la seule façon d’éviter l’effondrement du pays, a défendu vendredi le Premier ministre Pedro Passos Coelho.

“Nous avons dû convaincre rapidement nos partenaires européens que la décision de la Cour constitutionnelle ne compromettait pas nos engagements extérieurs”, a déclaré le chef du gouvernement de centre-droit, lors d’un débat au Parlement.

“Si nous n’avions rien fait, le Portugal aurait manqué à ses engagements. Nous ne recevrions pas les prochaines tranches (du plan d’aide international, ndlr) et nous ne pourrions pas revenir sur les marchés pour financer l’Etat et l’économie. Le pays s’effondrerait”, a affirmé M. Passos Coelho.

Sous perfusion de l’Union européenne et du Fonds monétaire international depuis près de deux ans, le Portugal s’est engagé à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur afin d’assainir ses finances publiques.

Ce plan de redressement, et notamment l’objectif de ramener le déficit à 5,5% du PIB à la fin de l’année, a été mis à mal suite au rejet par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures inscrites au budget de l’Etat pour 2013, jugées discriminatoires.

Le gouvernement a annoncé mercredi que les économies prévues par les mesures retoquées, d’un montant estimé à 1,3 milliard d’euros, seront finalement obtenues par une réduction des budgets des ministères à hauteur de 0,5% du PIB, une reprogrammation des fonds communautaires et une renégociation des partenariats public-privé.

Les représentants de la troïka UE-BCE-FMI, qui se sont rendus au Portugal pour aborder ces mesures alternatives avec le gouvernement, ont quitté le pays jeudi mais “les discussions vont se poursuivre” en vue la conclusion du septième examen régulier des réformes menées par Lisbonne, ont indiqué les créanciers dans un communiqué.

Le versement de la prochaine tranche de 2 milliards d’euros, dans le cadre d’un prêt dont le montant total s’élève à 78 milliards, dépend aussi de la présentation d’une réforme de l’Etat visant à réduire les dépenses publiques de façon permanente à hauteur de 4 milliards d’ici la fin 2015.

La conclusion de cette septième évaluation trimestrielle, entamé à la fin février, est également une condition préalable à l’extension des délais de remboursement des prêts accordés par l’UE, à laquelle les ministres de Finances des 27 ont donné leur accord de principe la semaine dernière.