La crise économique est derrière la Côte d’Ivoire?!

Par : Tallel


bad_140420131054.jpgAprès
une décennie de stagnation, l’économie ivoirienne retrouve des couleurs. Et les
signes de la relance sont perceptibles ici et là, et notamment à Abidjan, la
capitale économique. Travaux de voirie et d’assainissement, lutte contre
l’insalubrité, lancement de projets de logements sociaux par le gouvernement à
Abidjan et à l’intérieur du pays, opérations immobilières menées par le secteur
privé, etc.

Les exemples les plus visibles des travaux de construction à Abidjan sont ceux
du 3e pont d’Abidjan, de la réhabilitation de l’Université d’Abidjan et les
échangeurs de la Riviéra 2 et de Marcory. La ville d’Abidjan ressemble à un
chantier, disait le président de la Banque africaine de développement (BAD),
Donald Kaberuka, lors de la réunion du Conseil d’administration de l’institution
tenue en février 2013 à Abidjan.

Spectaculaire remontée

Les efforts de sortie de crise du gouvernement, appuyés par les partenaires au
développement dont la BAD, sont remarquables en termes de croissance économique.
De 3% en 2010, le taux de croissance s’était dégradé en 2011, tombant à -4,7%.
En 2012, la remontée est spectaculaire : 9.8%. Avec une inflation maîtrisée à
1,3%. Toutes choses qui valent au gouvernement ivoirien les félicitations d’une
mission conjointe BAD, Banque mondiale et FMI qui a eu lieu en mars 2013.

En juin 2012 déjà, le pays engageait bien ses efforts de redressement. Il
atteignait alors le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays
pauvres très endettés (PPTE). Ce qui lui a permis d’alléger de 2/3 sa dette. Sur
un stock d’environ 6 500 milliards CFA, l’allègement global attendu est estimé à
environ 4 300 milliards CFA.

C’est dans ce contexte que la BAD prépare son retour annoncé pour 2014. Les
premiers pas de ce retour ont été marqués en février 2013 par la tenue d’une
réunion du Conseil d’administration de l’institution. Une première depuis la
relocalisation en Tunisie en 2003. Un retour précédé également durant la même
période par une mission de consultation des administrateurs venus s’enquérir de
l’évolution des projets financés par la BAD, tout comme de l’évolution
économique globale du pays.

Cette mission fut l’occasion pour la BAD de rappeler son engagement à soutenir
les efforts de sortie de crise du pays. Ainsi, la
BAD contribuera à hauteur de 1
milliard de dollars – sur les 8,75 milliards promis par les bailleurs de fonds
lors de réunion du Groupe consultatif de décembre 2012 à Paris pour appuyer le
Plan National de Développement 2012-2015.

Au cours de son séjour, la délégation de la BAD a échangé avec les autorités. Et
le président, Donald Kaberuka, s’est entretenu avec le président ivoirien
Alassane Ouattara sur les questions d’intégration régionale et de développement
dans la région du Sahel. Des rencontres auxquelles il faut ajouter celles
organisées avec les partenaires au développement de la Banque mondiale, du FMI,
de l’Union Européenne et du PNUD.

Un retour porteur d’espoir

Les partenaires du secteur privé et des organisations de la société civile ont
également été consultés. L’objectif recherché étant d’élargir les échanges afin
que les interventions de la BAD aient le plus grand impact possible sur le
terrain.

Ces différentes rencontres ont été ponctuées de visites de sites, de chantiers
de réhabilitation des locaux de la BAD et de projet financés par l’institution.
Au nombre de ceux-ci le siège en réhabilitation, l’immeuble du CCIA devant
abriter une partie du personnel, le projet de gestion intégrée du bassin versant
du Gourou, le pont Henri Konan Bédié, appelé 3e pont et la centrale thermique d’Azito.

Le retour annoncé de l’institution et ces missions sont porteurs d’espoir pour
la population et le gouvernement, après des années de crise. Ils y voient le
retour véritable du pays sur la scène internationale. Tout comme un soutien
supplémentaire à la relance économique, en termes de création d’emplois, de
stimulation de l’économie et de financement de nouveaux projets de développement
qui contribueraient à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Source : BAD