L’inflation en baisse dans la zone euro en mars

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éenne à Francfort (Photo : Daniel Roland)

[03/04/2013 10:17:02] BRUXELLES (AFP) L’inflation a encore diminué en mars dans la zone euro, à 1,7% contre 1,8% en février, a annoncé mercredi l’Office européen de statistiques Eurostat dans une première estimation, et cette tendance à la désinflation devrait se poursuivre dans les prochains mois, selon des analystes.

Ce chiffre est le plus bas depuis août 2010. Il illustre le ralentissement continu de l’inflation entamé l’année dernière : le taux d’inflation était de 2,7% il y a un an, en mars 2012. Il était encore de 2,2% en décembre.

La principale composante de l’inflation en mars a été le poste “alimentation, boissons alcoolisées et tabac”, avec une progression de 2,7%, stable par rapport à février.

L’énergie a au contraire vu son taux d’inflation ralentir fortement entre février et mars : il est passé de 3,9% à 1,7%.

Celui des services, à 1,9%, marque une accélération de l’inflation dans ce secteur par rapport à février, où le taux était de 1,5%. Enfin, les biens industriels hors énergie ont également vu leur taux d’inflation progresser, passant de 0,8% en février à 1,0% en mars.

Cette accélération de l’inflation dans les postes hors énergie pourrait “alimenter les spéculations sur un début de hausse des prix sous-jacents, peut-être en réponse à des hausses de salaires dans certains pays et aux effets inflationnistes de la récente baisse de l’euro”, selon Jonathan Loynes, de Capital Economics, pour qui ce serait cependant “une conclusion prématurée”.

Pour Cédric Thellier, de Natixis, la désinflation observée, c’est-à-dire un ralentissement de l’inflation, “devrait se poursuivre au cours des prochains mois”, en raison de faibles coûts unitaires du travail et de la baisse de la composante énergie dans l’indice.

Pour cet économiste, l’inflation devrait être en moyenne de 1,7% en 2013 et 1,8% en 2014.

Selon Howard Archer, chef économiste d’IHS Global Insight, c’est “une bonne nouvelle plus que bienvenue pour les consommateurs de la zone euro, durement mis sous pression”, et “cela donne à la Banque centrale européenne “une grande marge de manoeuvre pour baisser les taux d’intérêt”.

Les analystes excluent a priori une baisse de son principal taux directeur, qui stationne depuis juillet à son plus bas historique de 0,75%, lors de sa réunion mensuelle prévue jeudi.

La BCE semble y être réticente car “elle doute qu’une telle initiative ait un impact positif” étant données les mauvaises conditions de crédit actuelles, selon Howard Archer.

Pour Cédric Thellier cependant, “un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la BCE pourrait intervenir courant 2013”. Howard Archer pense qu’une baisse à 0,50% “est très possible aux alentours de juin”.