Banque de France : bénéfice net record en 2012 sous l’effet de la crise

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établissement, à Paris le 28 mars 2013 (Photo : Eric Piermont)

[28/03/2013 15:35:02] PARIS (AFP) La Banque de France (BdF) a vu son bénéfice net doubler en 2012, sous l’effet des mesures prise en zone euro pour lutter contre la crise, et poursuivi le renforcement de sa structure financière face aux risques qu’elle a fait apparaître.

L’an passé, le résultat net de la banque a atteint 3,15 milliards d’euros, soit son plus haut niveau historique, selon un communiqué publié jeudi.

Le résultat d’exploitation courant a aussi lui atteint le plus haut niveau de l’histoire de la banque, à 8,10 milliards d’euros (+43,4%), profitant des mesures de politique monétaire exceptionnelles adoptées par l’Eurosystème pour soulager les tensions dans la zone euro.

“Je dois être le seul chef d’entreprise à ne pas me réjouir de résultats aussi bons”, a relevé le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, lors d’une conférence de presse.

“Je préférerais ne pas avoir ces résultats et que les économies ne soient pas en crise. Si on avait le choix, je préfèrerais avoir des résultats moins flatteurs”, a-t-il ajouté.

La Banque de France souligne que le renforcement de la structure financière des banques centrales “reste plus que jamais nécessaire”, alors qu’elles se sont “exposées à un certain nombre de risques” en intervenant pendant la crise.

C’est pourquoi elle a décidé d’affecter une dotation de 1,85 milliard d’euros au fonds pour risques généraux (FRG), qui permet de faire face aux risques inhérents à l’activité bancaire.

Cette dotation est néanmoins moins importante qu’en 2011 (2,07 milliards).

Fin 2012, ses fonds propres atteignaient 11,86 milliards d’euros, soit 2,23 milliards de plus sur un an avant affectation du résultat. Depuis 2007, ils ont ainsi été pratiquement quadruplés.

La hausse du résultat d’exploitation courant a notamment été soutenue par les effets des deux opérations de refinancement à trois ans (LTRO) mises en oeuvre en décembre 2011 et mars 2012. En raison des tensions sur le marché interbancaire, les établissements ont en effet placé davantage de dépôts auprès des banques centrales, faisant augmenter les revenus nets d’intérêt.

Ce résultat a aussi été porté par l’effet en année pleine du programme de rachat de titres souverains (SMP) mis en place par la Banque centrale européenne, entre la fin 2011 et septembre 2012, qui offrent un rendement élevé en raison des risques qui leur sont attachés.

Par exemple, la part revenant à la Banque de France sur les obligations grecques acquises dans le cadre du SMP s’est ainsi établie à 450 millions d’euros l’an passé, a souligné M. Noyer.

En outre, la Banque de France a vu l’impôt sur les sociétés qu’elle verse s’établir à 3,11 milliards d’euros, soit une hausse de 1,1 milliard par rapport à 2011.

En revanche, le dividende versé à l’Etat, qui avait atteint 877 millions d’euros en 2011, n’a pas encore été décidé. Il le sera une fois qu’aura été créé le compte d’affectation qui doit recevoir les intérêts perçus par la Banque de France au titre de titres grecs qu’elle possède, intérêts qui seront ensuite reversés à la Grèce.

“Nous procèderons à l’affectation du résultat dans les semaines ou les tout prochains mois”, a précisé le gouverneur.