Projet pilote en Tunisie : Des femmes aux commandes de Souk At-tanmia

Par : Tallel

La BAD s’implique dans la Tunisie postrévolutionnaire, en faveur des jeunes et de l’emploi notamment – surtout dans les zones les plus défavorisées du pays.

Souk At-tanmia (« marché du développement » en arabe) est l’un des projets phare de cet engagement sur le terrain. Ce projet pilote vise à faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs en Tunisie, novateurs et talentueux.

Jeunes (54% des lauréats retenus ont entre 18 et 24 ans), d’horizons variés et issus de milieux forts différents, les candidats ont été retenus au terme d’un processus hautement sélectif et encadré par 28 experts tunisiens et internationaux. Les lauréats du Souk At-tanmia sont porteurs de 71 projets, susceptibles d’ouvrir sur quelque 1000 créations d’emploi.

Près d’un tiers de ces porteurs de projets labellisés Souk At-Tanmia sont des femmes.

Zoom sur deux d’entre elles, Rym Labidi et Leyla Gasmi.

Rym Labidi – Ethiquement vôtre

A 36 ans, cette mère de 3 enfants, originaire de Ras Jebel, ville côtière du nord-est du pays (gouvernorat de Bizerte), développe un projet novateur, qui offrira du travail à d’autres femmes. Au moins 12 créations d’emploi sont escomptées.

Titulaire d’une maitrise en marketing et d’un Master en nouvelles technologies et commerce électronique, la jeune femme a ainsi décidé, après douze ans de carrière, de se lancer à son compte. Elle a mûri sont projet deux ans durant, avant de pouvoir le concrétiser, grâce au concours : « Outre le soutien financier du Souk At-tanmia, le suivi et le parrainage qu’on nous propose dans ce cadre sont essentiels».

Ainsi est né freshka.tn (Freshka signifie «frais» en dialecte tunisien). Objectif : valoriser les produits du terroir cultivés « faits main » par des femmes de la région, depuis la culture jusqu’à la mise en vente sur Internet et la livraison à domicile, en passant par un emballage soigné.

Maître mot : offrir des produits de qualité et à forte valeur ajoutée, en misant sur un entrepreneuriat socialement responsable. «Je vise une certaine éthique dans ma façon de faire du business», insiste Rym Labidi, pleine d’enthousiasme.

Leyla Gasmi – Entrepreneur altruiste

Fondatrice en 2009 de la Ferme thérapeutique pour handicapés, Leyla Gasmin porte haut un nouveau projet : créer un poulailler bio au sein de cet espace, qui accueille chaque jour 74 jeunes handicapés issues de familles nécessiteuses. En somme, prendre soin de ces jeunes, frappés d’une « double exclusion due à leur handicap social et à leur appartenance sociale », par le travail, comme l’explique cette dame énergique de 62 ans. Sa seule ambition ? « Pouvoir leur assurer une insertion sociale ».

Au sein de la Ferme thérapeutique, créée à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Tunis, à Sidi Thabet dans le gouvernorat de l’Ariana, ces jeunes gens se voient offrir une formation agricole. Ce projet de poulailler bio est ainsi venu compléter les trois autres formations existantes : élevage de lapins, horticulture et fabrication de fromage frais.

Le lancement du poulailler devrait permettre de créer cinq emplois par an. L’emploi, pour Leyla Gasmi, c’est aussi une « chance supplémentaire d’avoir une vie digne ».

Source : BAD