Petroplus : le patron de Murzuq Oil assure avoir une “stratégie durable”

photo_1362996402968-1-1.jpg
évrier 2013 (Photo : Charly Triballeau)

[11/03/2013 10:21:49] PARIS (AFP) Le patron de la société libyenne Murzuq Oil, qui a fait une offre conjointe avec Terrae International pour reprendre la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), a assuré lundi avoir une “stratégie durable” et prévoit de gagner 1,5 milliard d’euros en trois ans.

“Nous avons une stratégie durable pour cette raffinerie, et tous les salariés de la future raffinerie seront actionnaires à hauteur de 5% par le biais d’une nouvelle convention collective, afin qu’ils s’en sentent responsables”, a déclaré Mabrouck Jomode Elie Getty, patron de Murzuq Oil, dans un entretien au Bulletin de l’industrie pétrolière (BIP).

Il a précisé avoir “engagé des recherches” pour trouver un PDG à sa nouvelle filiale Murzuq Oil France, dont dépendra la raffinerie qui sera rebaptisée Murzuq Petit-Couronne en cas de succès de son offre de reprise.

Le PDG a été reçu jeudi soir par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

“Nous n’avons pas demandé au ministre de contribution du Fonds Stratégique d’investissement ou FSI, car nous n’en avons pas besoin”, a-t-il expliqué. “Sauf si l’intersyndicale de la raffinerie le souhaite, auquel cas nous accepterons”.

Le jeune patron de 34 ans a précisé que son offre prévoit la reprise de “l’ensemble” du personnel de la raffinerie, soit 470 personnes. “Je vais demander que durant les travaux, les quelque 350 salariés qui n’y participeront pas soient en formation à temps partiel, pris en charge par les services publics, comme le demande l’intersyndicale”.

Certains d’entre eux pourraient “éventuellement (être) mis en disponibilité pour former nos ingénieurs en Libye”, a-t-il ajouté. Il a rappelé que Murzuq Oil était propriétaire de concessions de pétrole et de gaz en Libye.

Sa stratégie vise en particulier à effectuer un transfert du “savoir-faire français” de Petit-Couronne vers les raffineries du groupe en Libye, dont l’exploitation n’est plus confiée à des groupes étrangers.

“A ce titre nous souhaiterions que, via un contrat, des ingénieurs de Petroplus en retraite ou qui n’interviendront pas sur le chantier de remise en route, ou encore qui seraient mis à cette occasion en disponibilité, forment des ingénieurs libyens”, a-t-il relevé.

La raffinerie de Petit-Couronne serait alimentée avec “un mixte de pétrole brut, du libyen et du russe, plus lourd, avec lesquels la raffinerie pourra devenir rentable en trois ans”, après des investissements d'”environ 150 millions d’euros pour sa remise en production la première année et 300 millions d’euros pour la rendre profitable durant les trois années suivantes”.

Il a indiqué, sans autre détail, être en négociations avec des industriels russes pour leur revendre une partie de ses parts dans Murzuq Oil.

La production de gazole et de bitumes de Petit-Couronne et des raffineries libyennes seraient écoulées en France où il y a “une forte demande” tandis que l’essence partirait vers l’Afrique.

“Nous estimons pouvoir gagner 1,5 milliard d’euros en 3 ans. C’est une stratégie très rentable”, a-t-il relevé.

Ouvert en 1929, le site de Petit-Couronne est menacé depuis plus d’un an. La poursuite de l’activité est prévue jusqu’au 16 avril. Trois offres de reprise sont en lice: l’offre conjointe Murzuq Oil/Terrae International, celle de la panaméenne Net Oil et la chypriote FJ Energy Group.