Les vidéos des Pussy Riot restent “extrémistes” pour la justice russe

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écompensées le 6 décembre 2012 à Cologne (Photo : Henning Kaiser)

[30/01/2013 16:20:42] MOSCOU (AFP) Un tribunal russe a confirmé mercredi le caractère “extrémiste” des vidéos des Pussy Riot et a ouvert la voie au blocage des sites internet qui diffusent ces clips, après avoir rejeté l’appel d’une des membres du groupe.

Le tribunal municipal de Moscou a refusé d’examiner le recours d’Ekaterina Samoutsevitch, la seule des trois condamnées de ce groupe de rappeuses laissée en liberté, au motif qu’elle n’était pas partie prenante dans cette affaire, précise l’agence Ria Novosti.

Samoutsevitch n’est ni productrice ni distributrice des clips des Pussy Riot interprétant une “prière punk” anti-Poutine en février 2012 dans la cathédrale de Moscou, a argumenté le tribunal, selon un défenseur des membres du groupe.

Dans un jugement en première instance rendu en novembre, le tribunal Zamoskvoretskiï de Moscou avait ordonné de “restreindre l’accès” aux vidéos des Pussy Riot qu’il avait jugées “extrémistes”, notamment la prière punk anti-Poutine.

A la suite de la décision rendue mercredi, ce jugement devrait entrer en vigueur. Après quoi les vidéos figureront sur la liste des documents extrémistes interdits en Russie. Leur diffusion deviendra donc passible de poursuites pénales, selon les agences russes.

Plus de 800 oeuvres “extrémistes” sont interdites à ce jour en Russie, selon une liste établie par le ministère de la Justice. Il s’agit pour l’essentiel de textes islamistes, néonazis, ultra-nationalistes russes ou antisémites.

En février 2012, trois jeunes femmes du groupe Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina, étaient montées sur l’autel de la cathédrale orthodoxe du Christ-Sauveur à Moscou pour une “prière punk” invitant la Vierge Marie à “chasser” du pouvoir le président Vladimir Poutine.

Les trois jeunes femmes ont été condamnées en août dernier par un tribunal de Moscou à deux ans de camp pour “hooliganisme motivé par la haine religieuse”.

Après le procès en appel en octobre dernier, Samoutsevitch a vu sa peine commuée en sursis et a été libérée, tandis que les deux autres ont vu leur condamnation confirmée.

Ces condamnations ont suscité de vives critiques en Occident.