A défaut d’un marché domestique, la SSII tunisienne Narsil s’exporte en Ouganda

Par : Tallel

L’adage «Nul n’est prophète dans son pays» s’appliquerait sans doute à la SSII tunisienne, Narsil Informatique, dirigée par le jeune entrepreneur Izhar MAHJOUB, qui a lancé cette start-up il y a plus de 10 ans dans le domaine de l’informatique sportive. Et ce au moment où la Tunisie est rentrée dans une récession technologique depuis 2011 –avec son corollaire, une forte limitation des budgets alloués aux TIC, réduits ou carrément supprimés, alors que c’est le seul secteur capable de créer de suite plusieurs milliers d’emplois pour les diplômés chômeurs. 

Donc, pas de Cloud public, ni de grands projets de virtualisation, ni de M-payement ou des applications E-gouvernement ou E-citoyens. Avec l’arrêt total pour les projets informatiques dans les banques publiques pour cause d’audit, ou de projets gelés pour cause de dépôt de plaintes.

Des professionnels du secteur TIC soulignent que l’Etat et certains es entreprises publiques ont reporté aux calendes grecques leurs projets IT. Ce qui confère à la Tunisie un retard technologique qui ne cesse de s’approfondir par rapport à certains pays du continent africain. 

Autant dire que l’Afrique noire est en train de distancer technologiquement la Tunisie dans certains segments IT. En voici quelques exemples. En Mauritanie, la Maurisbank a récemment signé avec l’éditeur SAB de solution global bancaire en mode SAS et Cloud avec un service managée. L’Ethiopie est l’un des leaders mondiaux en Mpaiement via internet, alors qu’aucun operateur télécom tunisien n’offre ce service. 

Et ce n’est pas tout. Les Cloud privés et publics sont déjà opérationnels au Kenya et au Ghana -où il y a le plus grand Data Center bancaire pour l’Ecobank couvrant 23 pays en Afrique. Et voir aussi le dernier exemple de FUFA Uganda Ferederation de Football qui a adopté la solution de Narsil utilisant le Client Leger SUN RAY Oracle et la solution de virtualisation d’Oracle OVM. Alors que la FTT (Fédération Tunisienne de Football) ne dispose pas de cette solution pourtant développée en Tunisie, nous dit-on. 

Si la Tunisie souhaite faire une rupture avec l’ancienne économie et l’ancien modèle de développement basé sur la sous-traitance, elle doit opter –rapidement- pour une économie basée sur le savoir, les compétences. De ce point de vue, le secteur des TIC est le mieux indiqué, pensons-nous. Malheureusement, la lecture du budget 2013 révèle qu’on est loin de cette stratégie, notre politique économique s’orienterait vers la compensation, l’importation et le bâtiment plutôt que vers l’innovation, la technologie et les systèmes d’information. Et c’est regrettable!