«Le budget réservé pour la Caisse générale de compensation (CGC) ne cesse d’augmenter, d’une année à l’autre, pour atteindre, en 2012, plus de 5 milliards de dinars, enveloppe qui est en mesure de créer 100 mille nouveaux emplois». C’est ce qu’a affirmé, à la TAP, Radhi Meddeb, PDG du groupe Comete Engineering (bureau d’études pluridisciplinaire). Pour lui, 50% des subventions de la Caisse sont orientées vers le secteur des carburants.
L’expert tunisien, tou en soulignant que cette caisse est “un mécanisme nécessaire pour le fonctionnement de l’économie”, et qu'”elle présente, surtout, un appui indispensable pour les communautés vulnérables”, regrette cependant qu'”elle bénéficie aux touristes, aux diplomates et aux fonctionnaires internationaux en Tunisie, ainsi qu’aux riches tunisiens”.
Pour lui, “il s’agit de faire preuve de courage politique car le pays ne peut supporter un tel fardeau. A force de retarder les réformes, l’Etat sera, ensuite, contraint de relever les prix des produits subventionnés”.
Dans le dessein d’alléger les charges grevant le budget de l’Etat et orienter les prestations de la Caisse, vers les personnes dans le besoin, M. Meddeb recommande de mettre sur le marché “des produits auto-ciblés. Cela consiste à multiplier les choix pour un même produit, dont un seul destiné, essentiellement, aux personnes démunies, sera subventionné par la CGC“.
“Les autres variantes de ce produit seront proposées à des prix différents, afin de tenir compte du pouvoir d’achat de chaque catégorie sociale et satisfaire les goûts diversifiés des citoyens”.
A ce propos, l’expert a suggéré d’organiser “des campagnes de communication et de sensibilisation, ciblant toutes les catégories sociales, pour bien expliquer cette démarche et montrer que les produits subventionnés sont destinés aux catégories défavorisées”.
Par ailleurs, M. Meddeb préconise “une mesurette” qui consiste à relever le prix de la baguette de 190 millimes à 200 millimes. «Les 10 millimes de différence ne sont quasiment jamais rendus au consommateur. Au lieu d’aller à la caisse du commerçant, les sommes ainsi gagnées seront alors versées à la Caisse de compensation».
Se référant aux méthodes employées à l’échelle mondiale, M. Meddeb propose deux autres mesures pouvant alléger le fardeau de la CGC, à savoir:
– primo, une compensation financière bénéficiant aux catégories démunies pour leur permettre de faire face à la hausse des prix des produits subventionnés,
– secundo, octroyer des bons d’achat pour les produits subventionnés. Mais, il s’agit alors de bien identifier les catégories sociales pouvant émarger à la CGC.
Il faut rappeler que M. Meddeb a récemment été nommé membre du conseil d’administration de la filiale de la Caisse des dépôts et des consignations, en l’occurrence la société ” CDC-développement ” (administrateur indépendant). Il a fait savoir que la CDC, qui dispose d’un capital de 3,5 milliards de dinars, a créé cette nouvelle filiale, en vue de gérer certains biens confisqués du président déchu et de sa famille, y compris leur cession.
WMC / TAP
