Zone euro : 5ème baisse d’affilée des crédits au secteur privé en septembre

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sur un immeuble parisien (Photo : Jacques Demarthon)

[25/10/2012 08:57:13] FRANCFORT (AFP) Les crédits au secteur privé en zone euro ont continué de se contracter en septembre, pour le cinquième mois d’affilée, et la baisse (-0,8%) s’est même aggravée par rapport au mois d’août (-0,6%), selon des chiffres publiés jeudi par la Banque centrale européenne (BCE).

Le déclin des crédits en septembre s’explique surtout par la baisse des prêts aux entreprises non financières, doublée sur un mois (-1,4% en septembre, contre -0,7% en août).

Les prêts aux particuliers ont progressé de 0,1%, mais leur croissance a faibli par rapport aux 0,2% enregistrés en août. La croissance des prêts pour l’achat d’un bien immobilier a également légèrement ralenti en septembre (+0,7% contre 0,8% en août).

Malgré l’injection en début d’année de plus de 1.000 milliards d’euros de liquidités dans le système bancaire européen à travers deux opérations de prêts exceptionnelles sur 3 ans par la BCE, l’activité du crédit en zone euro continue d’être moribonde.

“Il est clair que (les prêts à 3 ans de la BCE) n’ont pas servi à doper le crédit au secteur privé” a constaté Howard Archer d’IHS Global Insight.

Mais la chute des crédits “provient sans aucun doute de la faiblesse de la demande” des entreprises du secteur non financier, en raison de la crise économique en zone euro, a-t-il ajouté.

De son côté la masse monétaire M3, indicateur avancé de l’inflation en zone euro, a crû de 2,7% en septembre, mais sa croissance ralentit par rapport aux mois précédents (2,8% en août, selon un chiffre révisé légèrement révisé à la baisse jeudi, et 3,6% en juillet), a poursuivi la BCE.

Le consensus d’analystes de l’agence d’informations financières Dow Jones Newswires prévoyait une croissance du M3 plus forte en septembre, à hauteur de 3,1%.

La croissance de la masse monétaire M3 est donc largement en-deçà de son objectif de 4,5%, et présente ainsi “peu de risque inflationniste”, a encore estimé M. Archer.

Selon les analystes, cela laisse de la marge de manoeuvre à la BCE pour baisser encore davantage ses taux directeurs, qui sont déjà à des plus bas niveaux historiques.