Chronique : Tunisie, tes patates foutent le camp!

tunisie-3092012-145-art.jpgDécidément
ce pays est devenu une véritable passoire avec ses 1.200 km de côtes et plus de
1.000 km de frontières terrestres! Ajoutez tout ça à la pagaie régnante, ça
aurait quelque chose qui ne ressemble à rien: plus de fil directeur, plus de
budget, plus de planification, on gère au petit bonheur la chance et on erre
dans le désert de la désespérance. Du coup, les critères de normalité n’ont plus
de sens, et les situations aberrantes voire ridicules se multiplient leur flux
s’accélère… Les journalistes s’en donnent à cœur joie.

Tout le monde ou presque oublie ce pourquoi le 14 janvier à 17h le premier tyran
du monde arabe a pris l’avion de l’exil, et que, aussi, ce petit peuple sans
ressources essaie de construire.

Alors revenons sur certaines situations curieuses et récentes:

– On arrête Sami Fehri bien tardivement alors que tout le monde savait ce qui se
passait avant le 14 janvier; aujourd’hui même, pour moi, ce garçon intelligent
compétent et opportuniste est une victime.

– On découvre par hasard que certains dirigeants continuent à diriger des
sociétés à l’étranger, et depuis ce jour-là, on n’entend plus beaucoup ces
gens-là; j’ai failli dire ces fusibles.

– On démarre une prière à Lafayette, on se regroupe, on marche allégrement à
pied vers les Berges du Lac, distant de plus de 10 km, on transporte échelles et
autres armes blanches, et on va piller l’école et l’ambassade américaines
–l’ambassade, je m’en fous, mais une école c’est une école, et on retrouve des
étalages des produits volés au vu et au su de tout le monde, no comment!

– Le même jour, on encercle l’auteur desdits méfaits qui se cache dans une
mosquée et il s’évapore, et quelques jours après, pour calmer les esprits, on
arrête un de ses adjoints… encore un autre fusible.

– Quelques jours après, on crée ex nihil la semaine de cinq jours, et je serai
curieuse de savoir comment les gens vont aller à la prière du vendredi si ce
n’est empiétant sur les horaires de travail –on n’est plus à ça près pour se
rapprocher du seigneur, perdre 20 ou 30 mille jours de travail chaque semaine,
c’est une peccadille–, mais le plus grave c’est qu’on voit tout de suite
quelqu’un proposer de déplacer le week-end le vendredi, je n’ai rien contre,
mais quand on est à 60 km de l’Europe, on a quelques obligations.

– Et cerise sur le gâteau, quand les paniers à salade se transforment en chambre
de viol, et que la victime devienne bourreau, no comment encore!

Vous voyez, même moi je ne parle plus de l’essentiel, et comme les patates, je
risque d’aller chercher une place sous un soleil plus clément, car avec les
vols, les viols, le voile et ces vils personnages, j’ai presque plus envie
d’écrire! Mais je me dis que si je le décide, ils vont être heureux; mais notre
société civile est toujours combative et j’ose espérer que vous retournez là où
vous étiez! C’est-à-dire du néant.