Tunisie – Wided Bouchammaoui «Si l’entreprise souffre, c’est tout le pays qui en subit les conséquences»

«Les négociations entre l’UTICA et l’UGTT avancent sérieusement. Nous sommes en train d’y apporter les dernières retouches. Notre objectif est d’arriver à un accord qui ne lèse pas l’entreprise et qui, dans le même temps, prenne en compte les contraintes des salariés, le coût de la vie et le contexte socio-économique», a indiqué Wided Bouchammaoui, présidente de l’UTICA qui souligne que l’entreprise ne doit pas non plus être pénalisée à cause de l’augmentation du prix de l’électricité, des hydrocarbures ou l’alourdissement des charges sociales.

La présidente de l’UTICA a appelé tous les partenaires sociaux à œuvrer pour la mise en place d’un climat social serein: «Nous y perdrons tous des plumes si nous n’arrivons pas à nous entendre aussi bien en tant que patronat qu’en tant que travailleurs. Nous ne refusons pas une augmentation rationnelle et logique des salaires, mais nous estimons également que la productivité doit être améliorée et les arrêts de travail injustifiés bannis des pratiques de nos entreprises et nos usines. L’économie tunisienne n’est pas au plus fort de sa forme et tout le monde doit savoir que si l’entreprise souffre, c’est tout le pays qui en subit les conséquences, et au lieu de créer des emplois, nous en perdrons. Il suffit de voir le niveau des investissements à l’échelle nationale… Si l’économie tombe, c’est le pays qui s’effondre d’autant plus qu’à l’international, les choses ne vont pas aussi bien que nous voulions le croire».

Madame Bouchammaoui, qui a accompagné ces derniers mois l’organisation des élections des bureaux régionaux de l’UTICA en attendant la préparation du congrès national, a affirmé que le plus important pour elle, pour le moment, est de rassurer la communauté d’affaires et de gagner sa confiance et son adhésion pour qu’elle se réinvestisse dans la création et la consolidation de projets économiques porteurs. «Nous veillons au grain à la préparation du congrès national et nous avons fait en sorte que, en tant que centrale, les élections à l’échelle régionale se déroulent aussi démocratiquement que possible. Nous avons mis en place une mission d’observation électorale et une autre chargée de relever les irrégularités, si irrégularités il y a, et d’attaquer les résultats des votes s’il y a des doutes sur la transparence et la crédibilité des scrutins».

Commentant les dernières attaques à son encontre et qui n’ont pas épargné sa famille, la présidente de l’UTICA s’est dite étonnée de voir des personnes censées être très occupées s’adonner aux jeux malsains des commérages alors que le pays a besoin de toutes les énergies positives et de toutes les volontés constructives pour se remettre à flot. «L’UTICA est l’une des plus anciennes institutions du pays et notre devoir à tous est de la renforcer et de la repositionner à la place qu’elle mérite dans le paysage socio-économique de la Tunisie. Les institutions restent, les personnes passent et certains individus oublient qu’en consacrant toute leurs forces à détruire faute de pouvoir proposer et participer effectivement à la construction économique du pays, ils seront les premiers à en pâtir et à récolter les conséquences désastreuses».

Mme Bouchammaoui a rappelé qu’elle avait pris en main les rênes de l’UTICA alors que celle-ci traversait une période difficile et qu’elle avait, ainsi que l’équipe qui l’entoure, essayé de la remettre tant bien que mal sur les rails ignorant les attaques injustifiées dont elle a fait l’objet et les tentatives de la déstabiliser. «Si je suis là, c’est partant de mon sens des responsabilités et non d’une ambition aveugle d’occuper tout simplement le rang de présidente de l’UTICA. D’autant plus que pour les prochaines élections, tous ceux qui s’estiment capables de la diriger peuvent présenter leurs candidatures tout en sachant que la primauté doit être donnée à l’UTICA en tant qu’institution patronale désireuse de développer l’entrepreneuriat, de le renforcer, de le préserver et de protéger ses intérêts qu’à occuper le poste de président ou présidente».